Réaliser un diagnostic énergétique de ses serres
Le chauffage des serres représente 10 à 25 % des charges d’une exploitation horticole. Il représente souvent le second ou troisième poste de charges. Ces dépenses peuvent être réduites de 20 à 50 % avec des modifications simples et des investissements rentables.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Une bonne efficacité énergétique d’une serre réside dans la combinaison de l’isolation de l’enveloppe, la production de la chaleur, son émission et sa régulation. Améliorer ces éléments permet de diminuer la consommation énergétique.
Le type d’énergie et le rendement de production permettent de baisser le cout unitaire de l’énergie. Ces deux leviers permettent de baisser la facture énergétique.
Pourquoi réaliser un diagnostic énergétique ?
Un diagnostic énergétique permet d’identifier les gisements d’économies d’énergie, de les quantifier et oriente vers des solutions rentables et simples à mettre en œuvre. Les préconisations peuvent être classées en trois catégories :
• action rapide et facile à mettre en œuvre ne nécessitant pas ou peu sur d’investissement comme par exemple le positionnement des sondes, le réglage de l’ordinateur climatique, le calorifugeage, etc. ;
• action prioritaire à mener à court terme avec un niveau de rentabilité élevé comme par exemples des écrans thermiques, un condenseur, etc. ;
• action rentable utile à mettre en œuvre à moyen terme quand les conditions les permettront comme par exemple un changement d’énergie ou l’amélioration de l’enveloppe de la serre.
Dans certains cas comme une évolution vers les énergies renouvelables, le diagnostic énergétique apporte une préfaisabilité.
Comment se déroule le diagnostic énergétique d’une serre ?
Un diagnostic énergétique est une étude indépendante et objective. Il se déroule sur une période de 1 à 2 mois. Il combine une approche terrain, des calculs thermiques et une analyse financière. Il fournit des éléments objectifs et ne privilégie aucune solution par rapport à une autre.
Le diagnostic se déroule en plusieurs étapes :
• réunion de lancement pour définir les objectifs, les contraintes... et discuter des problèmes et solutions envisagées ;
• collecte des informations existantes : plans, itinéraires techniques, factures d’énergie, études déjà réalisées, schémas hydrauliques, rapports des contrôles réglementaires… ;
• relevés « terrain » des premiers gisements d’économies d’énergie : calorifugeage, position des sondes… ;
• identification des autres gisements d’économies d’énergie ;
• analyse et quantification des améliorations possibles avec plusieurs indicateurs comme par exemple :
- investissements ;
- économies d’énergie ;
- temps de retour ;
- facilité de mise en œuvre et de maintenance ;
- cohérences avec les autres préconisations.
• les améliorations possibles sont priorisées suivant les objectifs et les contraintes du producteur puis des scénarios sont élaborés,
• rédaction d’un rapport avec les éléments ci-dessus,
• restitution et discussion des résultats avec le producteur.
La réunion de lancement est très importante afin de bien cadrer l’étude pour les préconisations correspondent aux attentes du producteur. Elle permet une discussion ouverte des objectifs et des contraintes du producteur comme par exemple le temps de retour maximal des investissements, le budget envisageable d’investissements, la politique environnementale (label Plante Bleue…), les extensions et renouvellement d’équipement prévus, les ressources humaines pour la maintenance et les astreintes, les subventions envisagées, etc.
Dans de nombreuses exploitations horticoles, les serres ont été construites par tranches au fur et à mesure du développement de l’exploitation. Une analyse des schémas hydrauliques (sous station, émission en Tickelman…) et de la régulation permet souvent d’identifier des gisements d’énergie conséquent mais la mise en œuvre de solution n’est pas aisée et souvent onéreuse.
Pour quantifier et prioriser les améliorations possibles, le bureau d’études qui réalise l’audit simule les consommations énergétiques de chaque serre et cale l’ensemble des serres sur les consommations annuelles issues des factures. Cette démarche permet d’une part d’identifier les serres présentant les grands enjeux énergétiques (consommation, intensité énergétique) et ensuite de simuler l’impact de différentes solutions et d’en déduire le temps de retour.
Le chiffrage des investissements est délicat mais nécessaire. Il se fait en général avec un équipementier choisi par le producteur pour avoir des devis concrets. L’analyse économique intègre les aides et subventions possibles (CEE, Ademe, Région…). Le diagnostic permet aussi de vérifier si les différentes normes sont respectées (ICPE 2910A…). Un diagnostic énergétique peut être cofinancé par exemple par l’Ademe à hauteur de 30 à 80 %. Le rapport du diagnostic permet aussi parfois d’obtenir des aides à l’investissement.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :