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Écologie urbaine Sols urbains : des ressources méconnues à préserver

Pour pousser dans de bonnes conditions, les plantes ont besoin d’un sol de bonne qualité. Or, en ville, les sols sont fortements anthropisés, mais aussi peu étudiés.

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«Pour l’instant, le sol est le compartiment de la ville le moins étudié », soulignait Christophe Schwartz, du laboratoire Sols et environnement (Université de Lor­raine) lors du colloque « Histoire d’arbres » à Mons, en Belgique, le 21 novembre.

« L’étude des sols anthropisés (c’est-à-dire transformés sous l’action de l’homme) a émergé dans les années 70, notamment pour les friches industrielles [NDLR : en lien avec des contaminations poten­tielles]. Puis les sols des jardins potagers ont commencé à être examinés. » Plus récemment encore, des recherches ont débuté sur les sols en ville. Il en ressort qu’ils sont souvent contaminés, mais une majorité d’entre eux sont fertiles.

Une forte hétérogénéité

Des sols anthropogéniques et pseudo- naturels­ se côtoient. Cette hétérogénéité très forte résulte de l’histoire des villes. Sur trente-sept profils de sols non imperméabilisés, provenant de trois métro­poles françaises, dix-neuf sont très anthropisés et treize sont pseudo-naturels. Il n’y a donc pas, en milieu urbain, que des sols présentant de fortes contraintes.

Quels services écosystémiques ?

La contribution des sols urbains aux services écosystémiques est assez peu étudiée. Parmi tous les services rendus par ces milieux, une majorité sont en lien avec la présence végétale. Si une partie de ces plantes se développent sur des murs, des toits ou dans des pots, la plupart poussent dans les sols urbains. La végétation rend différents services, comme la lutte contre les îlots de chaleur, la diminution des teneurs en particules dans l’air, la favorisation de la biodiversité, etc.

Concernant les sols à proprement parler, s’ils ne sont pas imperméabilisés, ils permettent une infiltration des eaux atmosphériques, réduisant ainsi les risques d’inondations, mais ils peuvent aussi stoc­ker du carbone, stabiliser les polluants, maintenir la biodiversité, etc.

Construire un sol

Dans certaines situations, comme la réhabilitation de sites dégradés, par exemple, il est nécessaire de créer du sol. Pour éviter d’acheminer de la terre végétale des territoires ruraux vers la ville, il est pos­sible d’utiliser des déchets et sous-produits*. Ces sols ont des propriétés agronomiques optimisées pour l’implantation d’un couvert végétal, le tout dans une optique de développement durable. Mais l’accent doit être mis avant tout sur la préservation des sols existants.

Léna Hespel

*Voir le livre Créer des sols fertiles, du déchet à la valorisation urbaine d’Anaïs Coulon et Olivier Damas, Éditions du Moniteur.

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