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Céder, reprendre ou créer une entreprise : des financements alternatifs

Prêt d’honneur, contrat de commodat, financement et prêts participatifs… des solutions se mettent en œuvre ou sont à redécouvrir, au-delà des classiques emprunts bancaires.

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Le prêt d’honneur et le contrat de commodat ont été présentés par les Ets Dulong-Renaplantes et Desmartis lors de l’atelier « Transmission » de la FNPHP, durant son congrès annuel en juin 2018 à Bordeaux. D’autres modes alternatifs sont proposés (financement et prêt participatifs, minibons, obligations simples...), par des plates-formes sur le web, qui s’attachent à soutenir et développer des initiatives innovantes en agriculture. Ces solutions concernent en particulier les porteurs avec peu de budget, sur des petits montants, pour démarrer.

Prêt d’honneur à « taux zéro »

François Gaumet, directeur, a expliqué comment la plateforme Initiative Périgord a accompagné la reprise des Pépinières Desmartis Dordogne (voir pages 39-40).

Avec son réseau de partenaires, Initiative Périgord fait l’intermédiation entre des repreneurs qui n’ont pas de fonds propres et les banques : « En reprise d’entreprises, 25 % des projets ne tiennent pas plus de trois ans. Et un sur deux échoue en création d’entreprise. Nous aidons à trouver des prêts bancaires à taux zéro, dès la phase de primo-développement, que ce soit pour une création, une reprise, ou même pour aider à se développer ». Le prêt à taux zéro sous forme de prêt d’honneur, sans intérêt ni garantie, est accordé à titre personnel. D’un montant compris entre 5 000 et 40 000 €, il est remboursable sur 2 à 5 ans. Il complète l’apport en fonds propres et s’adosse à un ou plusieurs prêts bancaires.

Pour les créateurs d’entreprise non éligibles à la DJA, il existe par ailleurs, un fonds spécifique.

Commodat : le prêt à usage

Le contrat de commodat, « c’est un “bon produit” pour aider à une installation ! Il permet à une personne de trouver un prêt gratuit à usage de bail, à durée déterminée » : c’est le choix de la pépinière Dulong-Rénaplante (voir page 38). Cette formule permet, par exemple, d’échelonner le paiement des stocks et de prévoir un déménagement en 2020. Elle garantit le maintien de l’ancienneté des salariés quand il y en a. Le commodat est souvent utilisé dans le contexte agricole : il permet à l’emprunteur exploitant d’utiliser à sa guise, temporairement, l’une des parcelles de terrain du propriétaire prêteur. Cela permet de régler bien des conflits. Pour l’emprunteur, les principaux avantages résident dans sa gratuité et dans la facilité de mise en œuvre. La conclusion d’un écrit est préférable : elle donne des indications plus détaillées, particulièrement sur la durée du contrat et sur l’état du bien.

Aucune rémunération en espèce, ni virement, ni en nature ne doit être effectuée, sinon le contrat de prêt à usage est automatiquement requalifié en un prêt ou en bail..

Financement participatif : l’exemple de Miimosa

Noémie Charpentier (voir page 42) débute une partie de son activité avec près de 20 000 euros, sollicités sur Miimosa. Lancée fin 2014, cette plateforme de « don avec contrepartie », dédiée à l’agriculture, offre une alternative à la finance classique. C’est aussi un lieu d’échanges, de partage et de solidarité entre une communauté de contributeurs et porteurs de projet (www.miimosa.com/fr).

Prêt participatif : Agrilend, Miimosa…

Agrilend (https://agrilend.fr/), plate-forme de prêt participatif dédiée au monde agricole, a été présentée dans Lien horticole n°1052 du 28 mars 2018. Elle propose des solutions complémentaires aux banques. Miimosa s’est lancée, elle aussi, en 2018, dans le prêt participatif, permettant d’orienter l’épargne populaire vers les projets agricoles. Le 19 décembre 2018, elle annonce, en plus, la création de Miimosa Transition avec deux nouvelles offres d’investissement : les minibons et obligations simples, pour soutenir la transition environnementale.

Odile Maillard

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