Des étudiants investis dansla recherche et les produits high tech

Instituts de recherche, réseaux de stations d’expérimentation et exploitations des établissements de formation (en particulier du supérieur) sont incités - par les instances ministérielles - à travailler davantage ensemble, notamment pour développer les innovations et la recherche. L’exploitation de l’EPL Terre d’Horizon à Romans-sur-Isère (26) s’est investie de longue date dans cette voie. Plus récemment, elle a fait le pari d’un poste à temps plein de chargée d’expérimentations (Caroline Baconnier), ce qui est assez rare dans lycées horticoles pour le noter.

Un programme national aquaponie à La Canourgue

De son côté, l’exploitation de l’EPL Louis Pasteur de La Canourgue en Lozère (48), a monté un projet d’optimisation des techniques d’aquaponie pour des cultures maraîchères, fraises, fleurs comestibles et aromatiques, avec, en visée, l’agriculture urbaine et les productions en circuits courts. Il s’est intégré dans un programme national de recherche/développement (Aquaponie-innovation végétale et aquaculture (APIVA), avec la station Ratho (Réseau Astredhor), la station aquacole de l’INRA du Finistère, le Cirad de Montpellier, et ITAVI Service Aquaculture en chef de file. Démarré en 2013, le projet a déjà entamé sa 2^e phase, et a été validé jusqu’en 2021. Il vise à enseigner aux étudiants de BTS Aquaculture et bac pro Gestion de l’eau, de nouvelles compétences pour de nouveaux métiers et un apprentissage du travail de recherche. Après plusieurs étapes pilotes, depuis deux ans, la phase production est économiquement opérationnelle. Un horticulteur partenaire utilise les matières fertilisantes pour ses productions.

High tech et robotisation à Coutances

Quand à l’EPL de Coutances (50), il s’engage à sensibiliser ses apprenants à l’innovation via les usages du numérique… Les BTS et bac pro PH sont impliqués dans la mise en œuvre et l’utilisation optimisée de Farmbot, robot de gestion de production (avec le fablab du Dôme de Caen) et dans un robot de désherbage (avec Manche Numérique). Les BTS AP sont impliqués dans les projets de jardin botanique connecté (avec Plante & Cité) et de robot de tonte. Les bac pro CGEA (conduite et gestion de l’exploitation agricole) et BTS ACSE (Analyse et conduite de systèmes d’exploitation) s’investissent dans les projets d’usage des drones en gestion des pâturages. Les bac STAV (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) mettent en pratique les besoins en automatismes et algorithmes, par exemple pour la gestion de l’éclairage et de l’irrigation du jardin botanique. Les étudiants participent à la fois au choix des équipements, se familiarisent avec les technologies « open source » (Farmbot), observent et s’approprient l’usage de ces nouvelles technologies. Les approches sont souvent pluridisciplinaires entre enseignants des techniques de production, d’agroéquipement, de sciences physiques, et les apprentissages se ponctuent de temps de communication (revue Coutances’Innov, salons, colloque…). Le conseil général de la Manche et la chambre d’agriculture sont investis dans le numérique et le « digital ».

Beaucoup de projets à Castelnau-le-Lez

Sa serre de production a moins de 5 ans ; elle est au top pour la gestion interne du climat… Pourtant Guy Bernard, le responsable, aimerait avoir les moyens de tester des technologies plus spécialisées comme des panneaux mixtes ombrage/solaires… Or, la Région n’a pas accepté de prendre en charge ces financements. « Nous sommes une petite structure, si nous développons des expérimentations, ce serait au détriment des espaces de production, et nous avons besoin de cette part d’autofinancement. Basés tout près de Montpellier, nous sommes trop loin pour travailler avec notre station d’expérimentation de référence - le Ratho - qui est à Lyon (plus de 300 km).