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Les maladies du dépérissement : la prévention avant tout

Volutella buxi, Phytophthorasp., Fusarium sp., Dothiora buxi, Phoma sp.,… de nombreuses maladies aux multiples symptômes touchent le buis, sans réelle solution pour l’instant.

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Dans le cadre du programme SaveBuxus, Astredhor a édité en février 2016 un guide sur les bonnes pratiques et les moyens de lutte contre la cylindrocladiose, très sensible aux aléas climatiques. Une douzaine de produits de biocontrôle en traitement aérien ont été évalués in situ dans des conditions climatiques variables, sans qu’aucune tendance lourde ne se dégage réellement. En traitement de sol, des pistes avec certains produits ont été identifiées, permettant de ralentir l’expansion de la maladie dans des conditions de pression modérées du champignon pathogène. En conditions pédoclimatiques favorables à son développement, aucun produit n’a permis de limiter la progression de la maladie.

Mesures de précaution et hybrides tolérants

En cas d’infestation, seul le recours aux mesures prophylactiques et la sélection de cultivars tolérants peut limiter les dommages. Les retours d’expérience de Paolo Fornara, jardinier au service des parcs et domaines de la ville de Lausanne, et de Laurent Chabanne, jardinier du manoir d’Eyrignac, montrent l’importance d’assurer des conditions optimales de croissance (cf repères). Le producteur de buis néerlandais (Topbuxus), qui a développé à partir de 2008, un protocole de gestion de ces maladies cryptogamiques, recommande d’éviter le tassement du sol, d’apporter du paillage et de réaliser des apports fertilisants adaptés. Hubert Puzenat conseille également d’éclaircir et de réduire la densité du buisson. Dans le cadre du projet national SaveBuxus, la tolérance à la cylindrocladiose de 50 cultivars de buis a été testée sur une période de trois ans (entre 2015-2017). Les variétés de référence les plus utilisées en buis de parterre (B. sempervirens, B. sempervirens suffruticosa, B. sempervirens suffruticosa ‘Nana’) s’avèrent les plus sensibles à la maladie. Des différences significatives existent entre les cultivars testés, mais il faut également tenir compte du comportement agronomique (sensibilité au froid et à l’humidité hivernale des variétés issues de B. microphylla par exemple). Dans le domaine de l’hybridation interspécifique, la Belgique a une dizaine d’années d’expérience avec des projets de recherche menés par l’institut flamand de recherche agricole et alimentaire (ILVO), en collaboration avec le Centre de recherche pour la culture ornementale (PCS) et la filière. La société Herplant a ainsi démarré un programme de sélection interspécifique pour créer de nouveaux cultivars tolérants aux maladies. En partenariat avec ILVO, elle puise dans sa collection de plus de 200 génotypes de buis. Après dix années de sélection, ils ont développé des hybrides « avec une bonne résistance à la cylindrocladiose », selon Didier Hermans, son dirigeant. Quatre hybrides protégés (pour haie basse, moyenne ou haute et couvre sol) devraient être introduits sur le marché fin 2019. Les différents travaux effectués en Belgique ont permis de mettre en avant de grandes différences entre les espèces européennes et asiatiques, ainsi qu’une variation de la résistance à Calonectriaentre les espèces.

VV

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