Sécheresse, canicule, restrictions d’eau : ce qui a résisté
Ces leitmotivs de l’année 2019 sont revenus dans nombre de discussions jusqu’à cet automne. Qu’en a-t-il été sur le terrain, chez nos contributeurs de ce dossier ?
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Du nord ou au sud, chacun a eu sa ou ses périodes de sécheresse, voire de canicule(s).
À la station d’expérimentation Ratho Astredhor AURA à Brindas (69), les associations d’annuelles, arbustes et vivaces ont été testées selon trois modes différents d’arrosage. À l’avenir, ce « prêt à poser » reste à optimiser quant au choix des cultivars, afin d’encore mieux résister aux grosses chaleurs. Par ailleurs, dans les essais, Ipomea batatas ‘Sidekick’ et Pentas ‘Lucky Star’ Lipstick « font partie des deux coups de cœur 2019 pour avoir bien tenu à la canicule », sans oublier Delosperma et Portulaca, « peu gourmands en eau ».
Au GIE F&P Astredhor Sud-Ouest à Villenave-d’Ornon (33), les séries de de Begonia boliviensis (‘Encanto’, ‘Glowing’, ‘Summerwings’ et ‘Sunpleasure’), ainsi que trois euphorbes ont très bien tenu cet été.
Tests et recherche
Sébastien Guillet, jardinier botaniste et formateur à Agrocampus Ouest à Angers (49), teste et « recherche constamment de nouvelles plantes au feuillage décoratif/exotique (pourpre, panaché, vert), issues de la gamme des “plantes d’intérieur” », offrant une bonne résistance à la sécheresse en situation chaude (Aloe, Crassula, Agave, Sansevieria, Euphorbia...) ou à l’ombre sèche (Begonia, Zamioculcas, Philodendron, Callisia...). Sur les mêmes critères de tenue au sec, il intègre dans le fleurissement de son école « de plus en plus de vivaces à longue floraison et/ou aux feuillages panachés (Tulbaghia violaceae ‘Silver Lace’ et ‘Purple Eyes’, Agapanthus ‘Blue Panach’ et ‘Silver Moon’, de même que Carex ‘Feather Falls’...) ».
Gilles Baron, d’Horti-Fleurissement Conseils, tient absolument à souligner « l’exceptionnel comportement des classiques Begonia tuberhybrida NONSTOP® F1, dont ‘Mocca’ dans des conditions climatiques difficiles. Encore faut-il partir d’une production qualitative, dans un contenant adapté ».
Le consultant indépendant ajoute que « face aux restrictions d’arrosage, certaines espèces et cultivars se sont trouvés fragilisés, et donc particulièrement décevants ». En particulier les Antirrhinum majus (muflier), dont les types nains. Gilles Baron regrette : « Certaines communes ont mis en place des mesures afin d’être autosuffisantes pour leurs besoins en eau d’arrosage. Mais ailleurs, on peut constater souvent un manque d’interventions pour l’entretien… en raison d’évidentes carences en personnel, carences sur lesquelles devront bien se décider à intervenir les élus communaux un jour ou l’autre ! »
L’exigeant label rouge
En retour des jardins d’essais pour les jurys techniques du label rouge, « nous retrouverons l’impact des fortes chaleurs estivales sur les notations des plantes », assure Solenn Le Gall, responsable de certification chez Excellence végétale, qui précise : « Concernant les tendances, nous observons que les jugements s’orientent vers des cultivars peu exigeants en eau et “résistants” aux maladies. » Le critère de la tenue à la sécheresse est d’emblée un point incontournable dans le cahier des charges officiel.
Attention toutefois : une saison de chaleurs exceptionnelles ne signifie pas que les années à venir seront du même acabit. On n’est pas à l’abri d’une prochaine année pluvieuse et/ou froide… Chacun, à l’aune des commandes et des préparations de massifs pour 2020, va s’interroger sur la gamme à retenir.
On ne le répétera jamais assez : les plantes qui donneront le plus de satisfaction seront celles qui tiennent à toutes les météos car, si l’on écoute bien les scientifiques, il faut encore plus compter avec le dérèglement climatique qu’avec le seul réchauffement !
Plus de plantes qui ont bien résisté cet été dans un tableau sur www.lienhorticole.fr
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