Une ville, un parc et des potagères
À Mulhouse comme à Paris, les potagères s’incrustent au beau milieu des fleurs estivales, avec succès, même en été chaud, aussi bien en massifs, jardinières que dans des jardins éphémères.
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AMulhouse, les jardiniers conçoivent un fleurissement très complet, en pleine terre ou en jardinières, et même en murs fleuris, que ce soit pour des rues, des ponts, des ronds-points, des parcs, un zoo, des portes anciennes... et cela afin de participer à la notoriété de la ville.
Le Jardin des plantes du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, quant à lui, est un havre au cœur de la capitale. Une oasis fleurie où esthétique et palettes botaniques sont reines.
Humour et gourmandises
Malgré la grêle et un été difficile très atypique, le service des espaces verts de Mulhouse a globalement réussi son fleurissement. Les équipes, chacune dans son secteur, ont travaillé leurs mises en scène. Deux objectifs ont orienté les choix : d’une part les fruits et légumes, thème de 2019, d’autre part, le fleurissement événementiel, devant le temple Saint-Étienne de Mulhouse puis à l’occasion des Folie’Flore annuelles, début octobre.
Tout l’été, à la grande diversité végétale habituelle se sont ajoutées des surprises potagères – choisies en partie avec le distributeur Graines Voltz (notamment à l’occasion de ses 15es Carrés fleuris), qui auront apporté de l’humour et de la gourmandise dans un fleurissement à vocation essentiellement ornementale. Pour ne citer que quelques exemples : aubergine Solanum melongena ‘Rania’, ‘Serena’ ou ‘Clara’, fraisier Fragaria ‘Toscana’ Deep Rose, chou palmier (chou kale) Brassica oleracea ‘Nero di Toscana’ (noir de Toscane), tomate Solanum lycopersicum ’Gusta’ Mini Orange, ‘Funnyplums’ Gold-Orange ou ‘Plumbrella’ Creamy-Yellow, framboisier Rubus idaeus classique ou jaune, poirée à carde Beta vulgaris jaune ou rose, poivron Capsicum annuum ‘Snackor’ Orange, ‘Favolor’ jaune (greffé) ou ‘Oreny’… Sans oublier les incontournables aromatiques : menthe Mentha suaveolens à feuillage panaché, fenouil Foeniculum vulgare vert ou même bronze , piment Capsicum annuum ‘Yellow Button’ ou ‘Red Button’, hysope officinale Hyssopus officinalis… qui ajoutent à la fois du graphisme, de la légèreté, des fragrances.
Nul doute que ce travail sur les fruits et légumes va servir à la création prochaine d’un « jardin potager partagé devant la mairie », a annoncé Michèle Lutz, la maire, pour qui « les jardiniers sont aussi de véritables magiciens ».
Le service prépare déjà ses fleurissements et événements pour l’an prochain sur le thème (a priori plus facile) des jardins.
Au Jardin des plantes, 41 capucines différentes (33 Tropaeolum majus et 8 T. minus de six obtenteurs) étaient tout juste au début de leur floraison le 25 septembre dernier. Elles n’ont pourtant pas manqué de soleil ! mais peut-être bénéficié d’un sol trop riche. Elles ont beaucoup produit de feuilles avant de daigner pointer leurs couleurs souvent trop peu connues (crème, bicolores, rouge très vif, feuillage panaché…). Les dernières plantées ont subi aussitôt la deuxième canicule de l’été. Heureusement qu’elles étaient mêlées aux autres fleurs, le décalage de floraison était moins pénalisant pour le fleurissement de ce jardin.
Fleurs et courges à selfies !
La démonstration faisait partie du partenariat avec Fleuroselect, réalisé également avec la Ferme de Sainte-Marthe pour les capucines rampantes. Suite de cette démarche l’an prochain, avec une grande diversité de rudbeckias. Une plantation plus facile, plus démonstrative et plus colorée.
En plus de superbes massifs consacrés aux fleurs bleues, l’autre thème botanique dévoilé dans le jardin du Muséum, en 2019, concernait les potagères et aromatiques. Le 25 septembre, certaines n’étaient plus très décoratives, mais les laitues montées à fleurs offraient un certain graphisme. Le succès revient au tunnel de courges « gourdes » (Lagenaria), très spectaculaires, qui auront provoqué des milliers de selfies. Il est tentant de recommencer l’an prochain.
Tout ce travail précède une grande thématique plus ethnobotanique pour 2020, qui sera l’année de l’alimentation. En partenariat avec le musée de l’Homme et le CNRS, les carrés du Jardin des plantes s’orneront, en particulier, de plantes d’origine tropicale et tempérée, de légumes racines et feuilles, ainsi que de légumes fleurs...
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