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Entreprenariat coopératif : Maxime Hugon cultive le modèle Scop

Une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) appuie le projet du designer végétal angevin par un accompagnement individualisé associé à des services mutualisés.

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Le créateur de la société Epi­phyle­ se définit comme un de­signer végétal urbain et entrepreneur-salarié grâce à son appartenance à la Scop CDP 49. Cette société coopé­rative et participative (appelée au départ Coup de pouce 49) est for­mel­­lement une CAE (coopérative d’activité et d’emploi).

Après une formation en design, Maxime Hugon a exercé durant une dizaine d’années dans plusieurs domaines de la création. « À Paris, j’avais la volonté de mettre du vert sur mes rebords de fenêtre. Les contenants­ n’étaient pas terribles et il fallait songer aux contraintes en milieu urbain. J’ai eu l’idée d’une jardinière urbaine en paille compostée prête à l’emploi. Le module est composé d’un filet de paille, d’une corde d’accrochage et d’un système d’irrigation. Ensuite, j’avais repéré la vocation végétale d’Angers (49), un vrai atout pour créer un produit. Je m’y suis rapproché d’associations comme la MAU, la Maison de l’agriculture urbaine. »

Le sens du collectif

« J’apprécie le format d’une Scop, plus intéressant pour la protection sociale que l’autoentrepreneuriat, tout comme l’esprit de réseau et d’intérêt collectif. Je ne me retrouvais pas forcément dans un format d’incubateur. » Après une réunion d’informations de CDP49, la chargée d’ac­compagnement a orienté le déve­loppeur d’activité vers le gérant pour aller jusqu’au bout du concept du produit. « J’ai ainsi participé aux Floralies de Nantes pour avoir un retour sur ma jardinière. »

En mars 2019, Maxime Hugon a signé son premier contrat CAPE. Ce contrat d’appui au projet d’entre­prise couvre la période entre l’entrée dans la CAE et le moment où l’activité permet de générer un salaire. Il peut être renouvelé, ce qui est son cas. Le CAPE est assorti d’un parcours de for­mation comprenant différents­ modules (gestion comptable et commerciale, prospection, spécificités d’une Scop…).

Après l’en­trée formelle dans la coopéra­tive, d’autres formations entrepreneuriales (analyse du tableau de bord…) seront proposées, ainsi que des ateliers par métier ou théma­tique. « Un des atouts du “réseau­tage” est que la petite dizaine de personnes­ de mon “groupe de démarrage” sont devenues très liées grâce à notre cursus collectif. Cela a créé des rapprochements et de l’entraide dans la convivialité. » Chaque mois, tout coopérateur paie 11,4 % de son chiffre d’affaires brut HT ou un forfait de 25 € pour la gestion par CDP49 et les services mutualisés : espace de coworking, site Web…

Un parcours solidaire

« Pour le moment, les charges di­rectes d’Epiphyle sont entrées dans mon compte personnel à la Scop. Elles­ me seront remboursées à la signature du CESA (contrat d’entrepreneur-salarié associé, à durée indéterminée) dès que mon chiffre d’affaires sera suffisant. Donc, aucun besoin d’un compte bancaire séparé. Je ne reçois aucune aide, mais le principe de solidarité d’une coopérative, c’est en soi un soutien financier. »

Maxime Hugon compte développer des chantiers d’espaces végétaux. Il a travaillé avec Jean-Sébastien Griffaton, créateur des Ateliers de Radis & Capucine à Angers, pour aménager la cour intérieure et, à l’avenir, y faire des animations. « Je souhaite aussi parfaire la technicité et la performance de ma jardinière et me lancer dans le comestible. »

Une Scop n’a pas vocation à intervenir sur la conception même du produit ou du service (surtout s’il est très spécialisé). Elle appuie la gestion de projet et d’entreprise et conseille en stratégie de dévelop­pement.

Linda Kaluzny-Pinon

© LKP - Guinguette en forme de chapiteau installée aux Floralies.

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