Une pépinière adossée à une ferme en grandes cultures

Titulaire d’un BTA horticole obtenu au lycée agricole de Tours-Fondettes (Indre­-et-Loire) et d’un BTS « pépinière » passé au lycée agricole Angers Le Fresne, Charles Chateigner a débuté sa carrière chez Pépinières Minier, à Beaufort-en-Vallée (49).

Mais, en 2011, il franchit le pas de l’installation, en société avec Anthony Lascaud, fils d’agriculteur et « ami des années lycée ». À l’époque, l’exploitation familiale se déploie sur 140 ha, entièrement dédiés aux grandes cultures. « Cette surface n’étant pas suffisante pour assurer deux revenus, nous avons décidé d’y ajouter une pépinière de pleine terre sur 2 500 m² », précise-t-il. Le pari est osé : situé aux confins du Maine-et-Loire et de l’Indre-et-Loire, Meigné-le-Vicomte et ses 350 habitants vivent à l’écart des principaux axes routiers.

Montée en puissance

« Nous sommes à une heure d’Angers et du Mans, à 50 minutes de Tours et à 35 minutes de Saumur. Faire venir les gens jusqu’ici était un défi. Les choses ont d’ailleurs commencé lentement, évoque Charles Chateigner. Les gens venaient, regardaient mais finalement allaient acheter ailleurs. »

Le déclic survient en 2013-2014. Les deux associés, qui avaient jusqu’ici conservé chacun leur activité salariée externe, quittent leur poste. Ils vont désormais se consacrer entièrement au développement de leur entreprise, baptisée Agripep’s .

« Le fait d’être adossé à une activité de grandes cultures nous a donné les moyens d’investir en jeunes plants. En trois ans, nous avons dû y consacrer entre 15 000 et 20 000  €. »

Charles Chateigner, passionné, lance aussi une collection d’érables japonais, une façon de se diversifier face à la concurrence.

« Heureusement que l’activité pépinière est là »

Agripep’s propose aujourd’hui une gamme d’environ 1 500 espèces différentes. Dans cette pépinière généraliste, les clients trouvent aussi bien des arbustes de haie que des fruitiers, des arbres tiges, des vi­vaces ou bien encore des rosiers.

L’activité de l’entreprise ne s’arrête pas là. Charles propose en effet depuis 2016 un service « création de jardins » et, depuis 2018, peut assurer la réalisation des projets. « Pour répondre à la forte demande du secteur­ de l’événementiel, nous avons également mis en place une activité de location de plantes », complète le producteur.

Diversifiée tout en restant cohé­rente, la gamme­ proposée par Agripep’s a contribué à développer le chiffre d’affaires. Anecdotique en 2013, celui-ci s’élevait, trois années plus tard, à 63 000 €. « C’est, en 2016, la première fois que nous avons pu dégager un salaire sur la pépinière et, aujourd’hui, heureusement que cette activité est là ! Durant l’exercice 2018-2019, elle a représenté le tiers du CA d’Agripep’s. Mais surtout, elle génère des rentrées d’argent plus régulières. En grandes cultures, nous devons jongler entre deux grosses rentrées,  l’une en juillet-août, et l’autre en fin d’année », explique-t-il.

Des végétaux rustiques

Encore en phase de développement, Agripep’s prépare d’autres projets pour 2020. Depuis ses débuts, l’exploitation fait le pari de végétaux « rustiques » sans produits phytosanitaires et en fertilisation raisonnée. « Être producteur nous permet d’afficher des prix très compétitifs et puis le principe d’Agripep’s est d’apporter du conseil et de ne pas vendre une plante dont on sait qu’elle ne conviendra pas. C’est un tout et les clients apprécient  », conclut Charles Chateigner.