Login

Flore Bachelet : une installation dans la simplicité

Autodidacte passionnée, créatrice d’Esprit végétal en Normandie, la jeune femme sillonne le monde depuis dix ans à la recherche de nouvelles plantes à proposer aux particuliers.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Mais quelle idée ont eue les parents de Flore Bachelet pour la prénommer ainsi ? Tracer sa destinée, peut-être… Il faut dire qu’en 1985, ce couple de coiffeurs normands avait déjà repris le corps de ferme familial à Touffre­ville-la-Corbeline, près d’Yvetot, en Seine-Maritime. Son père, passionné de plantes, avait en tête d’y créer un jardin d’agrément. Le terrain de jeu de la jeune fille était tout trouvé !

Au fur et à mesure, toute la famille se met à planter et les deux hectares de la propriété se couvrent bientôt de vé­gétaux de collection, surtout à par­tir de 1999. C’est l’époque des ren­­contres avec les meilleurs pépiniéristes fran­çais et européens.

Flore s’intéresse très tôt à la bota­nique et son père l’emmène dans ses tournées chez les professionnels dès ses 14 ans. L’adolescente aime les belles écorces décoratives des arbres aux mille feux, et se lie d’amitié, notamment, avec les enfants du pépiniériste Jean-Pierre Hennebelle*.

Un jardin vitrine, des pépiniéristes et un book

Alors, quand après son bac scien­ti­fique elle décide d’arrêter ses études­, c’est pour se consacrer à la botanique et aux techniques de jardinage, en autodidacte.

Malgré un concours réussi pour entrer dans la marine, l’appel du végétal est le plus fort. Elle apprend jusqu’à ses 24 ans avec ses pairs. En particulier, auprès du créateur des pépinières Esveld, à Boskoop, aux Pays-Bas : « J’étais alors une gamine émerveillée­ d’avoir accès à sa “pouponnière” privée et à toutes les plantes rapportées du monde entier ! » s’amuse Flore Bachelet.

La fréquentation assidue des fêtes des plantes, dont les célèbres Journées de Courson et de Saint-Jean-de-Beauregard, dans l’Essonne, se traduit en avril 2009 par la création d’Esprit végétal. Elle fait dans la simplicité, avec un investissement minime pour son stock de départ. Son père la forme aussi à la comptabilité, à la gestion et, bien entendu, au commerce. Flore Bachelet se lance dans une activité de négoce de vé­gétaux de collection, pour les particuliers. La ferme de Touffreville, avec ses sujets bien développés­ et surtout cultivés dans les conditions réelles des jardins amateurs, sert de vitrine. Elle visite les producteurs afin de pouvoir proposer ses sélections dans les marchés de sa région et en Île-de-France. Elle plante tous les végétaux au jardin pour les tester en pleine terre et étoffe son offre­ au fil des années en enrichissant son book. Elle n’a pas de production à proprement parler et n’a besoin ni de bâtiments ni de terrains agricoles.

Depuis 2015, Esprit végétal n’ex­pose plus qu’aux Journées des plantes de Chantilly, dans l’Oise, car le bouche-à-oreille fonctionne à plein régime. Pas besoin de site Internet.

À 34 ans, la jeune femme travaille seule, uniquement sur commande, livre ses clients­ elle-même en région parisienne et en Normandie. Elle leur délivre ses bons conseils pour la plantation.

Toutes les plantes qu’elle propose à la revente, en conteneur de trois à quatre ans selon la demande, ont en effet été testées depuis sept à dix ans dans son jardin de démonstration. Aujourd’hui uniquement ac­cessible­­ sur rendez-vous, il est riche de 600 érables japonais, 100 chênes, 500 magnolias, plus de 200 cor­nouil­­lers, 400 hortensias et presque autant de gra­minées, vivaces… toutes­ variétés confondues.

Les professionnels recon­nais­sent son travail. Ils viennent d’ailleurs y prélever des greffons sur les pieds mères afin de les multiplier.

Isabelle Cordier

*Voir Le Lien horticole n° 995 du 7 décembre­ 2016.

© Esprit Végétal - Acer palmatum ‘Chitoseyama’.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement