IPM Essen succès au rendez-vous

Avec 1 546 exposants venus de 46 pays et environ 53 000 visiteurs, IPM reste incontournable, complet, dynamique, reflet des tendances et des innovations techniques, végétales, florales… Les exposants rencontrés durant cette édition 2019, qu’ils soient Français ou étrangers, sont unanimes : « IPM reste le premier salon horticole, loin devant tous les autres ». Cette appréciation vaut pour l’horticulture ornementale et pour les entreprises qui souhaitent se faire une place ou développer leurs activités à l’international : « le salon attire une clientèle mondiale » ; « Nous y avons même vu les acheteurs français des centrales d’achat ! », témoignent, satisfaits, plusieurs exposants.

Pépinière : des plantes « écolo » et gustatives

Dans les halls consacrés aux entreprises de végétaux, il est impressionnant de voir comment le marketing - déjà omniprésent depuis longtemps pour les plantes de floriculture - devient incontournable pour la pépinière. Au-delà des chromos, des kakémonos et des posters, la pépinière s’affiche - elle aussi - soucieuse de l’environnement, en mettant en avant les plantes favorables aux abeilles et autres pollinisateurs. Le végétal plaisir est mis en images et en situation, très souvent avec des enfants sur les visuels.

Pour attirer l’attention, les plantes de pépinières montrent désormais leurs atouts culinaires. Les petits fruits, en particulier, sont accompagnés de recettes. Décorum faisait goûter une glace au laurier-sauce et une au curcuma. Grand succès aussi pour le rosiériste Peter Cox de Pheno Geno Roses, avec sa collection Taste of Love de roses comestibles (cf. page 51).

Hors pépinière, toutes les herbes aromatiques et épices exotiques, ainsi que les plants maraîchers à faire germer, sortent de l’anonymat et cherchent à titiller les papilles. Les patates douces se font décoratives et gustatives à la fois, accompagnées de recettes faciles à tester. Les tomates cerise, poivrons et autres piments doux enchantent par leurs couleurs vives, et sont complétés par une profusion de mini-légumes décoratifs et à croquer… une gamme pour le fun et le « snacking », adaptés à la tenue en pots sur un balcon ou dans un patio.

Des pots glossy aux techniques high-tech…

Une quinzaine de scènes végétalisées ont permis aux visiteurs de découvrir des tendances fortes, illustrant l’évolution de nos secteurs. Des technologies high-tech capables d’analyser le fonctionnement et les besoins des plantes, des maquettes de mini-jardins (pour l’intérieur et pour l’extérieur), des mises en scène de plantes en magasin pour aider le consommateur, ou des poteries qui se mettent à la mode « Glossy », donc plus attractives… Toutes ces tendances, exposées de manière passionnées par le styliste Romeo Sommers, ont captivé le public. Très pragmatique, ce tendanceur, qui se définit lui-même comme stratège et développeur de concepts, se met à la portée des consommateurs. Il invite la profession à se remettre en cause, notamment dans la mise en scène des magasins. L’autre force d’IPM, c’est d’avoir su attirer les grandes stars de l’art floral, les organismes professionnels, et un concours organisé afin de mettre en lumière toutes les tendances du moment en fleuristerie, que soit par les couleurs, les formes de fleurs, les styles d’arrangements floraux.

« Le pire des maladies que vous ne voudriez pas avoir dans vos cultures ! »

C’est ainsi qu’un des chercheurs explique les démonstrations proposées dans l’espace dédié à la recherche en horticulture. Cette année, il s’agissait de s’intéresser aux sols et aux substrats. Un jeu de plantes tête en bas, en partie cachées, présentait les divers types d’enracinements. Mais surtout, une quinzaine de maladies cryptogamiques qui se développent dans le sol. Habituellement, on connaît ou reconnaît les symptômes (ou plus souvent les dégâts) sur les plantes. Là, les chercheurs montraient, dans des boîtes de pétri, comment ces parasites se propagent, leur forme, leur couleur… Une vraie exposition didactique et utile.

Recrutements difficiles en Allemagne aussi

À l’exemple des pépinières horticoles Friedrich, qui affichaient leur volonté d’embaucher un salarié horticole, le recrutement pose un problème conséquent dans les entreprises de production horticoles. « Toutes les branches cherchent des employés. Mais nous ne pouvons rien contre des secteurs concurrents comme l’industrie. Les salaires y sont plus attractifs ». La Gärtnerai Friedrich cherche en effet un ouvrier horticole, un chauffeur, un vendeur, et une personne au bureau qui parle français, car l’entreprise est située à la frontière allemande près de Colmar.

Les organisateurs d’IPM font chaque année place à l’emploi horticole. Cette année, des panneaux d’affichage étaient situés à l’entrée pour y placer des offres. L’association des jeunes horticulteurs est toujours présente pour témoigner et donner envie de connaître nos métiers.

Odile Maillard

• Les plantes primées au concours de nouveautés, dans cette édition pages 16 et 17.

• D’autres vues et visuels sur IPM 2019 dans un diaporama en ligne d’ici fin février sur www.lienhorticole.fr en rubrique Photos & vidéos.

*Il s’est déroulé du 22 au 25 janvier 2019, au parc des expositions Messe Essen.