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En dix ans, Paysalia a atteint l’âge de raison

Accueilli en 2009 avec scepticisme, le Salon du paysage lyonnais est devenu un rendez-vous majeur de la filière. À l’approche des municipales, le millésime 2019 devrait confirmer.

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Qui aurait cru, en 2009, que Paysalia « pèserait­ » dix ans plus tard, pour sa sixième­ édition, qui aura lieu du 3 au 5 décembre prochain, plus de 650 exposants, drainerait près de 25 000 visiteurs et rassemblerait autant d’événements professionnels dans un même lieu ? Qui croyait qu’un « Salon moquette », manifestation en intérieur en hiver, pourrait s’affirmer face aux rendez-vous déjà existants, en particulier Salonvert, qui rassemble déjà tous les deux ans en région parisiennne plus de 500 marques mais en leur offrant, en extérieur, la possibilité de réaliser des démonstrations de leurs machines ? À tous ceux qui estimaient que les entreprises du paysage désirant s’équiper préféreraient voir leur future machine en action, les faits ont donné tort. Un Salon peut très bien fonctionner bien à l’abri dans de grands halls d’une belle structure urbaine. Et si, il y a deux ans, une tentative de mise à disposition d’un espace en extérieur semblait ouvrir la porte à une logique de démonstration, le nombre de participants avait été faible et l’opération n’est pas annoncée cette année. Paysalia est donc bien un rendez-vous professionnel d’un autre genre. Il a trouvé à la fois son rythme et sa place dans le monde quelque peu tendu des Salons aujourd’hui.

Il est vrai que la tension en question est surtout présente dans les secteurs ayant tendance à voir leur nombre d’acteurs se contracter, comme l’agriculture. Mais le seul fait que le monde du paysage se porte plutôt bien actuellement­ ne suffit pas forcément à lui seul à expliquer le succès du rendez-vous lyonnais. De nombreux exemples montrent que le concept même de Salon est en phase profonde de mutation. Des changements auxquels les événements actuels consacrés au paysage ont peut-être mieux réussi – du fait de leur jeune âge ? – à répondre­ que ceux qui ont déjà connu leur âge d’or…

D’emblée, en 2009, Paysalia s’est positionné sur des axes à propos desquels les manifestations historiques s’inter­rogent ac­tuellement. Ne pas être qu’un Salon, mais aussi le lieu de rassemblement de l’Unep, Union nationale des entrepreneurs du paysage, pour son congrès, d’Hortis ou de Plante&Cité. Être aussi le théâtre de rendez-vous professionnels originaux, le Carré des jardiniers, ou encore le concours national de reconnaissance des végétaux. En eux-mêmes, ces événements ne rassembleraient qu’un public limité. Leur conglomérat contribue à donner du corps à une manifestation de portée nationale. Indispensable, alors que désormais chacun compte plus que jamais son temps et que les Salons peinent­ à drainer au-delà de la région dans laquelle ils sont organisés et de celles qui la jouxtent.

L’édition 2019 devrait profiter de la conjoncture

Parmi les autres facteurs de réussite que l’on pressent pour Paysalia, même s’il est toujours difficile de bien analyser l’alchimie complexe qui régit le succès ou les difficultés d’un Salon, sa périodicité. Une édition tous les deux ans est souvent jugée comme suffisante dans des secteurs comme l’horticulture, eu égard au nombre­ d’innovations­ mises sur le marché. Le choix d’une période de l’année au cours de laquelle le public cible se montre particulièrement disponible et où il se préoccupe de ses budgets, de ses investissements et regarde volontiers comment évolue le monde dans lequel­ il s’insère contribue aussi certainement au succès­ de la manifestation.

Y aurait-il des raisons de penser que l’horizon pourrait se boucher cette année pour le rendez-vous lyonnais ? Pas vraiment et, à vrai dire, on peut même plutôt penser le contraire. D’une part parce que le dernier baromètre de l’Unep a montré que le secteur se portait mieux que l’an dernier et même qu’il y a deux ans (voir Le Lien horticole n° 1089 d’octobre, page 13), et d’autre part car l’approche des élections municipales porte toujours traditionnellement la filière : finir les chantiers en cours pour appuyer la réélection de tous les maires souhaitant se représenter reste un gage de soutien à l’activité dans le semestre qui précède.

Si l’on regarde plus loin, on peut même se dire que les promesses souvent mirobolantes des candidats autour de la végétalisation des villes et de la réalisation d’espaces verts devraient porter le secteur du paysage bien après la fin des mandats municipaux. Mais il faut à ce niveau tempérer ses ardeurs : les projets les plus ambitieux finissent toujours par se heurter au prin­cipe de réalité des budgets. Sauf à ce que l’été que l’on vient de vivre incite à aller au-delà des simples déclarations d’intention, ce que l’on ne peut qu’appeler de nos vœux ! Un secteur du paysage en forme et des Salons­ à l’avenant ne peuvent que porter vers l’avant la filière du végétal.

Outre les habituels rendez-vous (lire l’encadré en page précédente), la nouveauté qui est à découvrir cette année est la place du village. Il s’agit du thème du Carré des jardiniers, mais, au centre des jardins réalisés par les candidats retenus pour le concours, une véritable place accueillera les visiteurs de manière conviviale pour échanger autour des enjeux du secteur. Aménagée par l’entreprise Terideal (ex-Tarvel) et scénographiée par Anne Cabrol, élue maître jardinier à la dernière édition, elle devrait accueillir un boulodrome, une librairie et même un café. On a hâte d’y être !

Pascal Fayolle

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