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Les robots ou la révolution agricole via les technologies du futur

La robotisation avance à grands pas en agriculture. Pour l’instant essentiellement cantonnée au désherbage, elle devrait percer sur d’autres tâches pénibles. Reste à améliorer le matériel, ou à s’adapter à ses limites.

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La robotisation semble promise à un bel avenir en agriculture. La demande et la recherche sont importantes. L’Europe en général et la France en particulier ne sont pas en reste dans la course à l’automatisation de la production agricole. Tels sont les enseignements à tirer du salon FIRA, Forum international de la robotisation agricole, qui a eu lieu à Toulouse les 11 et 12 décembre.

C’est à un opérateur français, Naio Technologies, que l’on doit l’organisation de la manifestation. Une entreprise qui se prévaut d’avoir mis en service le premier robot agricole, Oz. Son travail est de désherber les cultures sans assistance. Ce dernier point reste discutable et discuté, on développera ce propos. Les raisons de ce succès font consensus. La première est le manque de main-d’œuvre agricole dans des pays riches, majoritairement au plein-emploi. Seconde raison, le respect de l’environnement : les robots, fonctionnent en général à l’électricité et remplacent parfois la main-d’œuvre, mais souvent aussi des heures de travail de tracteurs aux lourdes motorisations Diesel. Enfin, la robotisation se développe parce que la technologie le permet : les capteurs, les GPS, la maîtrise des données numériques sont autant de technologies toujours plus performantes qui permettent aujourd’hui de « lâcher » un robot dans un champ.

Des limites à dépasser

L’objectif est d’effectuer les travaux de préférence fastidieux et répétitifs, générateurs de problèmes de santé comme les TMS, troubles musculosquelettiques. À terme, certains n’hésitent pas à évoquer une relocalisation possible de certaines activités agricoles dans les pays riches grâce aux robots. Le FIRA a aussi été l’occasion de dresser un état des lieux de l’avancée de cette technologie dans le monde (dans notre prochaine édition). Les limites actuelles du déploiement des robots en production ont aussi été largement évoquées. Le manque de connaissance par les agriculteurs des possibilités offertes semble assez unanimement représenter le principal frein à ce développement. Les coûts, qui pourraient pourtant être répartis en mutualisant l’usage des robots, comme on l’a fait avec les Cuma pour les autres matériels agricoles, sont aussi encore dans bien des cas dissuasifs.

Mais en off, l’efficacité encore trop limitée des appareils existants laisse de nombreux professionnels sceptiques. Pour le désherbage, certains trouvent que le travail laisse encore à désirer, surtout quand les conditions de sol et de climat s’en mêlent. Certains s’en accommodent. Un agriculteur a expliqué que le robot lui assurait 75 % du travail, et que cela suffisait à justifier l’investissement. Un autre a précisé rester dans les parcelles pendant l’intervention du robot, ne le jugeant pas assez autonome pour rester seul. Cependant, comme il pouvait pendant ce temps effectuer une autre tâche, il y a trouvé son compte. Globalement, l’amélioration des performances reste cependant attendue.

Qui sont les prioritaires ?

Une autre question, non abordée lors du FIRA, se pose enfin pour notre secteur : Quid de la robotisation pour l’horticulture ? Notre « petit » secteur va-t-il intéresser les constructeurs de matériel ? On a déjà pu constater que des robots ont commencé à désherber des cultures ornementales, mais les secteurs économiquement plus puissants comme les grandes cultures ou la viticulture ne seront-ils pas prioritaires ? On peut le penser, mais certaines tâches sont suffisamment transversales pour toucher la plupart des cultures, il faut donc rester en éveil sur le sujet. Et si le FIRA n’a rassemblé qu’une poignée de constructeurs, une start-up, Instar Robotics, a lancé un robot spécifique pour le distançage des pots en pépinière. Pas de doute, chez nous aussi, les robots sont en route !

Pascal Fayolle

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