Virus de la tomate Une exploitation touchée par le ToBRFV dans le Finistère
Le ministère de l’agriculture a confirmé lundi 17 février qu’une exploitation bretonne de tomates sous serre était touchée par le virus ToBRFV.
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Le Tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) (« virus du fruit rugueux de la tomate brune ») est un virus émergent qui menace principalement la culture des tomates. Début février, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) alertait sur un risque élevé d’introduction et de dissémination en France. Les premiers signalements datent de 2014 en Israël et 2015 en Jordanie. ToBRFV a ensuite été détecté au Mexique, aux États-Unis, en Allemagne, en Italie, en Chine, en Turquie, en Grèce, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Espagne.
L’exploitation touchée confinée
Le ministère de l’Agriculture français a confirmé lundi 17 février au soir la contamination de tomates en serre par le virus ToBRFV dans une exploitation agricole du Finistère (29). Le ministère a précisé que l’exploitation concernée a été confinée dans l’attente de la destruction des végétaux et de la désinfection du site. Les plants incriminés viennent du Royaume-Uni, et les semences des Pays-Bas. Des contrôles sont en cours dans les exploitations identifiées comme ayant reçu des plants provenant du même lot. Et une surveillance renforcée est mise en place dans les exploitations proches de l’exploitation contaminée.
Les plantes hôtes
Le site internet de l’OEPP (Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes) répertorie les différentes plantes hôtes potentielles pour le virus. La tomate (Solanum lycopersicum), les poivrons et les piments (Capsicum sp.) sont les principaux hôtes. Des expériences d’inoculation ont montré que différentes espèces de tabac (Nicotiana benthamiana, N. glutinosa, N. sylvestris, N. tabacum) développent des symptômes et que des mauvaises herbes telles que Chénopode des murs (Chenopodiastrum murale) et la morelle noire (Solanum nigrum) peuvent agir comme réservoirs pour ToBRFV. Dans une étude, l’aubergine (Solanum melongena) et la pomme de terre (S. tuberosum) n’ont pas montré de symptômes après l’inoculation du virus, et le ToBRFV n’a pas été trouvé lorsque les plantes ont ensuite été testée. Mais plus récemment, il a été signalé que le virus a été détecté dans un échantillon d’aubergine prélevé dans l’État de Sinaloa, au Mexique.
Les symptômes à surveiller
L’Anses rappelait que « les dégâts observés sur tomate en production sous serre incluent des symptômes sur feuilles (chloroses, mosaïques et marbrures), ainsi que des taches nécrotiques sur les pédoncules, calices et pédoncules floraux. Les fruits présentent des décolorations résultant d’une maturation irrégulière, avec des tâches jaunes ou brunes, des déformations et parfois des symptômes de rugosité caractéristiques, devenant ainsi non commercialisables. Le virus peut infecter jusqu’à 100% des plantes sur un site de production. »
Le virus peut pénétrer dans la plante par des microblessures provoquées par un contact physique avec tout support porteur de virus : plantes, mains, outils de travail, vêtements de manipulateurs, insectes pollinisateurs, oiseaux ou eau d’irrigation. Aucun moyen de lutte chimique, génétique ou de biocontrôle n’existe à ce jour contre ce virus. Le virus n’a, par contre, aucun effet sur la santé humaine.
Léna HespelPour accéder à l'ensembles nos offres :