Arbres Deux ravageurs à surveiller
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié le 24 février des recommandations au sujet de deux ravageurs qui menacent certains arbres : le nématode du pin et le capricorne asiatique des agrumes.
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Nouveau virus de la tomate (ToBRFV), mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis)… L’émergence de nouveaux ravageurs s’accélère. Alors que 2020 a été déclarée année internationale de la santé des végétaux par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’Anses a profité du salon de l’agriculture pour communiquer des recommandations à propos de plusieurs ravageurs.
En particulier, l’Anses a conduit plusieurs expertises pour évaluer le risque d’entrée et de dissémination du nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus) en France. Ce ver microscopique est pour l’instant absent du territoire français mais présent au Portugal et en Espagne. Il pourrait contaminer la région des Landes où se trouve l’insecte vecteur du parasite. La propagation du nématode est principalement liée au transport d’emballages ou de produits issus de bois contaminé, c’est pourquoi l’Anses fait le point sur ses recommandations concernant l’utilisation des bois et écorces dans son rapport daté du 24 février*.
L’agence a également publié le 24 février* une expertise sur les risques de dissémination en France et les mesures de gestion concernant le capricorne asiatique des agrumes (Anoplophora chinensis). Cet insecte ravageur est dangereux pour plusieurs espèces d’arbres d’ornements, forestiers ou fruitiers. Un foyer été découvert à Royan en 2018 sur des érables.
Recommandation en cas de détection d’un foyer
Le nématode du pin est responsable de dépérissements importants chez les conifères et représente une menace imminente pour les forêts de pins maritimes en France. Déjà en 2018 des écorces et des emballages contaminés par des nématodes avaient été interceptés en France.
L’Anses estime que le risque de propagation à partir d’un foyer de nématodes est principalement lié à la capacité de l’insecte vecteur, Monochamus galloprovincialis, à transmettre le parasite d’arbre en arbre.
Les principales recommandations de l’agence en cas de détection d’un foyer de nématodes sont :
-Eliminer dans un rayon de 500 mètres autour de l’arbre infesté les essences forestières sur lesquelles le nématode est capable de se multiplier : pin maritime, pin sylvestre, pin noir, pin de Monterey, probablement pin d’Alep et pin taeda.
-Exiger, pour les plaquettes de bois produites à partir d’essences sensibles, que toutes les dimensions soient inférieures à 3 cm car en dessous de cette taille il n’est plus possible qu’elles hébergent des larves de l’insecte vecteur.
-En période de vol des adultes de l’insecte vecteur (1er avril au 31 octobre), appliquer des mesures de contrôle et de prévention spécifiques telles que l’application de traitements phytopharmaceutiques ou l’utilisation de filets imprégnés d’insecticides. En dehors de cette période de vol (1er novembre au 31 mars), aucun traitement en forêt n’est nécessaire car les insectes ne peuvent pas voler jusqu’aux produits et sous-produits de l’exploitation du bois pour y pondre.)
Eradiquer le foyer du capricorne des agrumes
Le capricorne des agrumes Anoplophora chinensis est originaire d’Asie où il est largement présent. Actuellement établi en Italie, en Croatie et en Turquie, cet insecte s’est introduit dans de nouvelles zones principalement au travers du commerce de plantes ornementales, et notamment des bonsaïs.
Cet insecte ravageur fait l’objet depuis 2012 de mesures de lutte obligatoire au niveau européen. Il est capable d’attaquer plus de 20 familles botaniques différentes de plantes (érables, noisetiers, bouleaux, charmes, platanes, laurier-cerises, marronniers, etc.).
L’Anses rappelle que « l’insecte est de grande taille : il mesure de 25 à 35 mm, avec des antennes au moins aussi longues que son corps. Les dégâts qu’il cause sont essentiellement dus au développement dans les arbres de ses larves qui sont difficilement détectables. En se nourrissant, elles creusent des galeries dans les branches et le tronc juste sous l’écorce, puis pénètrent dans les tissus ligneux de la partie basse du tronc et des racines. En l’absence de lutte, l’insecte entraine la mort des arbres infestés en quelques années.
Ce ravageur a une grande longévité et une capacité de vol qui lui permet une dissémination sur une distance de plusieurs kilomètres. Il peut avoir également un comportement dit « auto-stoppeur », ce qui signifie qu’il peut être introduit notamment via des végétaux transportés. A ce jour, aucun ennemi naturel n’a été identifié pour lutter contre ce ravageur. »
Tous les arbres susceptibles d’être affectés par le capricorne asiatique des agrumes dans un rayon de 100 mètres autour des végétaux infestés doivent être abattus, conformément à la réglementation européenne. L’agence a également appelé à mettre en place un plan de surveillance sur l’ensemble de la zone de 2 km autour du foyer. « Les inspections des végétaux pourront être appuyées par des recherches employant une brigade cynophile (NDLR : brigades avec des chiens, couramment déployées pour la détection de drogues ou d’explosifs) deux fois par an, en début de printemps et à l’automne » précise l’Anses.
Léna Hespel*Retrouvez les rapports complets de l’Anses :
-Sur le nématode du pin : https://www.anses.fr/fr/system/files/SANTVEG2018SA0070Ra.pdf
-Sur le capricorne asiatique : https://www.anses.fr/fr/system/files/SANTVEG2018SA0246Ra.pdf
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