Val’Hor L’impact contrasté de la crise sur la filière
L’assemblé générale de Val’Hor, le 14 octobre 2020, a été l’occasion de plusieurs temps forts, parmi lesquels la présentation du rapport sur l’impact de la Covid-19 sur les différents métiers du secteur.
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L’Assemblée générale de l’interprofession Val’Hor est toujours une journée importante pour la filière. Au moment où l’activité reprend pleinement, début octobre, elle permet d’échanger sur la saison et sur les tendances de la filière.
Cette année, ce rendez-vous a été très particulier. Organisé en « Phygital», présence physique de certains acteurs et en distancié pour d’autres, il a permis de faire le point sur une année qui restera dans les mémoires : « on l’appellera l’année Covid », estime Mikaël Mercier, président de Val’Hor. La recrudescence de la pandémie telle qu’elle se présente actuellement fait que l’on n’est pas certains qu’il n’y aura qu’une année Covid, et qu’il n’est pas sûr non plus que l’état des lieux dressé soit définitif. Bref, il reste à prouver que l’on soit totalement tirés d’affaire.
La promotion du végétal renforcée
Néanmoins, l’Assemblée générale a permis, c’est son rôle, de revenir sur l’année écoulée. Avec globalement un satisfecit dressé par son président : l’interprofession a largement permis de limiter l’impact de la crise sur la filière, en favorisant - en avril - la réouverture des points de vente ou en assurant le dialogue avec le gouvernement pour obtenir des aides. Avec, aussi, un point financier que les observateurs de l’interprofession, commissaire aux comptes ou expert comptable, ont qualifié de sérieux.
La baisse des cotisations due à la crise a été moins forte qu’initialement prévu, certaines actions n’ont pu être menées à bien… Mais globalement, Val’Hor a pu continuer à assurer la promotion du végétal auprès du grand public, voire la renforcer pour enfoncer le clou alors que le confinement a généré une attente de cadre de vie plus vert chez nos concitoyens.
De nombreux choix stratégiques ont été évoqués : les labels de qualité, la contribution au financement du fleurissement, les Victoires du Paysage, qui seront remises en décembre de cette année, du moins si la situation sanitaire le permet.
La filière a perdu 14 % de chiffre d’affaires en six mois
Mais l’AG était aussi attendue cette année car elle a permis de révéler la teneur des réflexions du Comité stratégique de la filière. Celles-ci tiennent en 4 verbes : Produire, moderniser, recruter et végétaliser. Nous y reviendrons en détails dans un prochain article. Un autre temps fort de la journée à été la découverte des résultats de l’enquête menée fin juin-début juillet par PwC pour Val’Hor et FranceAgriMer.
Quelques bribes en avaient été dévoilées lors des plateaux TV organisés par le Salon du végétal le 14 septembre 2020, dans le cadre de son édition digitale. 
Désormais, l’intégralité des chiffres révélés par cette enquête sont disponibles (ils sont visibles sur le site internet de l’interprofession).
La pandémie - arrivée en début de semaine 12 - alors que les expéditions de produits horticoles commençaient à s’intensifier, a frappé différemment les métiers du secteur, mais a frappé tout le monde. 
Selon PwC, la baisse de chiffre d’affaires a été de 35 % en mars, 28 % en avril et 2 % en mai. Seul le mois de juin a connu une embellie, + 17 %. 
A noter que la Fête des Mères, selon Mikaël Mercier, a connu une hausse d’activité de + 25 à + 30 % (elle a eu lieu en juin cette année).
Au final, de mars à juin, la baisse de chiffre d’affaires totale est de 14 %.
Mais elle est de 39 % chez les fleuristes, 26 % chez les grossistes, 24 % chez les concepteurs paysagistes, 17 % chez les producteurs, 11 % dans les entreprises du paysage et de 3 % dans les jardineries et LISAS.
Sans surprise, chez les producteurs, les plus lourdes pertes sur le semestre sont enregistrées par ceux qui vendent aux grossistes (-30 %), au paysage et collectivités (-28 %) ou à la distribution spécialisée (-25 %).
Les détaillants n’ont pour leur part perdu « que » 14 % de chiffre d’affaires.
Dans le commerce, les fleuristes ont payé le plus lourd tribut à la crise : 15 % auraient mis la clé sous la porte.
Les entreprises du paysage limitent la casse, bien que celles qui sont orientées sur les marchés publics aient subi des pertes plus importantes que celles qui travaillent avec le privé.
Des emplois perdus, des aides sollicitées
3 500 emplois ont été perdus à l’échelle de la filière, surtout des CDD et saisonniers.
5 000 pourraient être concernés à terme (1 800 emplois sont menacés d’ici la fin de l’année). 6 % des entreprises du secteur auraient cessé leur activité, avec donc une forte proportion de fleuristes, mais 4 % des producteurs français sont aussi concernés.
Les trois-quarts de producteurs ayant cessé leur activité l’attribuent directement au confinement.
73 % des entreprises du secteur ont eu recours au chômage partiel (46 % en production mais plus de 90 % dans le commerce).
46 % des entreprises ont fait appel au Fonds de solidarité, surtout en commerce, 38 % au report des cotisations sociales, 15 % aux prêts garantis par l’Etat (surtout des producteurs), 14 % au report des échéances fiscales.
Viennent ensuite des items que nous avons largement développés : mise en place de la vente à distance, ou d’autres visibles dans la société entière, avec par exemple la mise en place du télétravail quand c’est possible.
Le rapport note aussi que les entreprises les plus diversifiées ont le moins souffert de la crise.
Encore des entreprises menacées
Enfin, concernant l’avenir, la moitié des entreprises estime que les clients dépenseront autant dans notre secteur à l’avenir, 28 % qu’ils dépenseront plus. 
Les entreprises du paysage sont les moins optimistes sur ce point : les consommateurs ayant l’envie de faire eux-mêmes feraient moins appel à leurs services.
7 % des entreprises qui restent sont menacées, surtout en paysage, chez les fleuristes et en production.
La reprise économique du secteur pourrait être ralentie par 4 facteurs : ceux précisément identifiés par le Comité Stratégique. 
Rendez-vous la semaine prochaine pour en savoir plus, donc !
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