Jardineries Un voyant rouge sur le tableau de bord

Avec une fermeture imposée dès le 15 mars, sauf pour les aliments pour animaux, il était évident que le chiffre d’affaires des jardineries pour le mois de mars serait mauvais.

Le tableau de bord - publié le 28 avril par la FNMJ - vient le confirmer et mettre des chiffres sur le ressenti.

La perte de chiffre d’affaires pour mars est de 62 % par rapport à 2019, estime la Fédération, à partir de l’analyse des sorties de caisse TTC d’un panel de 364 jardineries. La chute est violente, car mars 2019 avait, à l’inverse, été « très dynamique », rappelle le tableau de bord.

La perte d’activité est supérieure à celle du commerce dans son ensemble, que l’INSEE estime à 56 % par rapport à une activité « normale ».

En cumul sur le premier trimestre, le secteur clôture sur une baisse de chiffre d’affaires de 31 % : janvier et février avaient été plutôt favorables. A la fin février, le chiffre d’affaires cumulé des points de vente était en hausse de plus de 5 % par rapport aux deux premiers mois de 2019.

En moyenne, les magasins du panel ont réalisé un peu moins de 214 000 euros de chiffre d’affaires, en baisse donc de 62%. Le nombre de passages en caisse a baissé de 60 % et le panier moyen de 6,5 %.

Le végétal en chute de 70 %

Pour le mois de mars, le rayon végétal a pesé 33 % du chiffre d’affaires, il est en baisse de près de 70 %.

Les plantes à massifs ont enregistré la plus lourde perte, à près de 77 %.

La pépinière a chuté de 72 %, les bulbes, plants et semences de 67 %.

La fleuristerie (- 56 %) et les plantes d’intérieur (- 61 %), chutent un peu moins que la moyenne.

Sur le trimestre, les ventes de végétaux sont en recul de 40,5 %.

Le rayon « Entretien et décoration du jardin », qui représente 26,5 % du chiffre d’affaires du mois, a chuté encore plus fort que le végétal, avec une baisse de 71%.

Le rayon « maison », dans lequel on compte l’alimentation n’a, pour sa part, baissé « que » de 56 %.

Les baisses de chiffre d’affaires sont assez semblables d’une région à l’autre.

L’analyse par grande région proposée par la FNMJ montre que la zone qui perd le plus de chiffre d’affaires est l’Ile-de-France, avec une baisse de plus de 64 %, celle qui perd le moins étant le quart sud-est, à – 59 % tout de même.

Et on ne peut pas dégager d’incidence de l’intensité de l’épidémie de Covid-19 sur les ventes : la baisse est moins forte dans le quart nord-est (- 62 %), très touché, que dans le quart sud-ouest, moins concerné par la maladie (- 65 %).

Reste maintenant à attendre les résultats d’avril, qui pourraient être encore plus difficiles, car le confinement n’a démarré qu’à la mi-mars alors qu’avril sera un mois de confinement total. Même si, sur ce mois, certains rayons ont pu réouvrir, puis certains points de vente dans leur intégralité…

Quoi qu’il en soit, ce sont les résultats du second trimestre, le plus important pour la profession en termes de chiffre d’affaires, qui seront, au final, les plus déterminants.

Pascal Fayolle