jardin a vendre Réinventez et/ou disséminez notre jardin !

Emma Morillon, Philippe Allignet, Baptiste Gérard-Hirne : ces trois jeunes paysagistes avaient conçu et implanté un beau jardin au cœur du Festival 2020 à Chaumont-sur-Loire (42) : « On récolte ce que l’on sème… »

Leur création a échappé au confinement puisque le festival a ouvert ses portes tout l’été. Mais maintenant, confinée dans son Domaine, elle risque d’être détruite, patrimoine végétal compris.

Emma, Philippe et Baptiste ne peuvent se résigner à l’abandonner à ce sort définitif. Ils pensent, au contraire, que leur jardin peut trouver du sens à une échelle beaucoup plus vaste, ou trouver sa place dans un autre site : champ abandonné, milieu d’une prairie, isolé ou en lisière de bois… « Ce projet est transposable. Il peut être repensé en fonction de son nouveau propriétaire ou de son nouvel espace… en adaptant ses formes, ses cheminements, et ses plantations. Les nombreux arbres, arbustes et vivaces peuvent être replantés avec beaucoup plus d’espace, afin qu’ils puissent s’installer sur le long terme.

En outre, le saule tressé et vivant peut également être réutilisé pour créer des formes ou des écrans, pouvant guider et enfoncer les potentiels visiteurs dans cet îlot de pluralité.

Le côté participatif peut, lui aussi, être réintégré au projet, ou adapté en fonction des saisons et du public, pour étoffer la dynamique végétale et entretenir une lisière progressive ».

La palette végétale cherche adoption

Si le jardin dans son ensemble ne trouve pas preneur, les paysagistes aimeraient au moins vendre le patrimoine végétal offert par une pépinière pour l’exposition au Festival des jardins.

« Ce jardin a été très généreusement planté pour procurer un sentiment d’immersion au visiteur, argumentent les jeunes concepteurs, mais après une saison sur la parcelle, les plantes ne demandent qu’à trouver un espace plus vaste. Cette large palette végétale constitue la plus grande richesse de ce projet, au fort potentiel. Grâce au sponsor (les pépinières Ripoche) nous avons bénéficié de plantes de qualité et en quantité : des sujets les plus imposants aux nombreux petits indigènes ».
- Une quinzaine de grands sujets composent la strate arborée et forestière du jardin : « châtaigniers, aubépines, pommiers, néfliers, cerisiers et sorbiers se présentent en binômes ou trinômes, en arbres tiges et cépées.
On retrouve aussi le châtaignier sous formes de tiges dans la construction des passerelles du jardin ».
- Une quarantaine d’arbustes indigènes ont également été plantés : « Saules des vanniers, saules blancs, noisetiers, viornes, pommiers sauvages, églantiers, myrtes.
Le saule des vanniers a lui aussi été réemployé dans des palissades vivantes en brins tressés.
Jean-Jacques de Smett, osiericulteur-vannier, nous a fourni et conseillé pour cette création ».
- Une cinquantaine de fruitiers comestibles ont aussi trouvé leur place, en arbustes ou grimpantes : « cassis, casseilles, framboises, groseilles, myrtilles, murs, kiwis, houblons... ».
- Une centaine de vivaces aromatiques et sauvages couvrent le sol : « absinthes, armoises, bourraches, ciboules, fenouils, marjolaines, oseilles, pimprenelles, raiforts, sauges, thyms... ».

« Le champ actuel, dans le site est, quant à lui, composé de 800 plants de Pennisetum, qui peuvent être réemployés ou pas dans un ou plusieur(s) nouveau(x) projet(s). Et, servie dans le creux d’une souche, la « pâte à graine » est constituée d’herbacées annuelles (de prairie et de jachère)... ».

Source : d’après les concepteurs du jardin « On sème ce que l’on récolte ».
*Contact : baptiste.gh@gmail.com