Pesticides dans l’air L’Anses identifie les substances prioritaires à surveiller
Dans l’objectif de mettre en place une surveillance nationale pérenne des pesticides dans l’air dans les prochains mois, l’agence a identifié 32 substances prioritaires pour lesquelles des investigations approfondies sont nécessaires.
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La Campagne nationale exploratoire des pesticides (CNEP) menée par l’Anses, l’Ineris et le réseau des AASQA(1) a permis d’obtenir une photographie des substances présentes dans l’air ambiant et leurs niveaux de concentration en France.
Lancée en juin 2018, cette campagne nationale a permis de mesurer, sur 12 mois et selon un protocole pour la première fois harmonisé, 75 substances et de disposer d’environ 1 300 analyses pour chacune de ces substances.
Sur la base des résultats de la CNEP, l’Anses a effectué un premier travail d’interprétation sanitaire sur les 70 substances effectivement retrouvées dans l’air extérieur. Le faible niveau des indices du risque sanitaire ne met pas en évidence, au vu des connaissances actuelles, une problématique sanitaire forte associée à l’exposition de la population générale via l’air extérieur, hors source d’émission de proximité.
Des substances interdites retrouvées dans l’air
L’agence a cependant priorisé 32 substances d’intérêt(2). Parmi elles, le lindane, un insecticide considéré comme une des substances les plus dangereuses (avec des effets cancérogènes, et/ou reprotoxique et/ou perturbateur endocrinien avérés), est quantifié dans près de 80% des échantillons analysés, alors même que cette substance est interdite en France depuis de nombreuses années.
Huit autres substances interdites ont été retrouvées : l’époxiconazole (fongicide), le fénarimol (fongicide), l’iprodione (fongicide et nématicide), le linuron (herbicide), le pentachlorophénol (traitement antifongique du bois), le chlorothalonil (biocide), le chlorpyriphos-éthyl (insecticide), et l’oxadiazon (herbicide).
L’Anses va tenter d’identifier les motifs de persistance pour ces substances interdites, puis estimer les expositions cumulées par les différentes voies (respiratoire, alimentaire, cutanée) et milieux d’expositions (air extérieur et air intérieur, ...).
Ce travail ne constituait qu’une première étape d’exploitation des résultats de la CNEP. L’Anses estime nécessaire de formuler, dans les prochains mois, une proposition de surveillance nationale pérenne des pesticides dans l’air.
Léna Hespel(1) Anses : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
Ineris : Institut national de l’environnement industriel et des risques.
AASQA : Associations agréées surveillance qualité de l’air.
(2) Deltaméthrine, Diuron, Epoxiconazole, Etofenprox, Fénarimol, Iprodione, Lindane, Linuron, Métribuzine, Myclobutanil, Pentachlorophénol, Phosmet, Perméthrine, 2,4-Di, Boscalid, Chlorothalonil, Chlorpropham, Chlorpyriphos-éthyl, Cyprodinil, Fenpropidine, Fluazinam, Folpel, Glyphosate, Métazachlore, Oxadiazon, Pendiméthaline, Propyzamide, Pyriméthanil, S-métolachlore, Spiroxamine, Tébuconazole, Triallate.
Pour lire le rapport complet : https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2020SA0030Ra.pdf
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