Webinaire SNHF Prévoir les invasions d’insectes
Les invasions d’insectes s’accélèrent avec la mondialisation et sont favorisées par le changement climatique. Est-il possible de les prédire ? Chaque lundis après-midi de novembre, la SNHF propose un webinaire sur le thème de la santé des plantes.
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Pour son deuxième webinaire lundi 9 novembre 2020, la société nationale d’horticulture de France (SNHF), en partenariat avec l’Académie d’Agriculture de France, a organisé deux conférences sur les invasions d’insectes*. « Il n’y a pas de phénomène de saturation d’insectes invasifs avec le temps. Au contraire, on observe une augmentation exponentielle » constate Alain Roques, directeur de recherche Inrae. Cette augmentation est essentiellement due à l’arrivée d’espèces phytophages, à relier avec l’explosion du commerce de plantes ornementales.
Si ces insectes venaient auparavant surtout d’Amérique, c’est désormais d’Asie, et notamment de Chine, que proviennent les nouveaux ravageurs. La mondialisation est le facteur principal favorisant leur introduction. Mais le changement climatique intervient également. Ce dernier accroît la survie d’espèces venant de régions chaudes, il peut faciliter la reproduction des espèces exotiques et peut aussi améliorer la capacité compétitive des espèces exotiques établies.
Comment prédire ou détecter ces nouvelles arrivées ?
Prévoir l’invasion de ravageurs se heurte à plusieurs problèmes. Notamment, la plupart des espèces ne sont pas des ravageurs dans leurs zones natives. Et seuls certains insectes sont ciblés lors des contrôles phytosanitaires aux frontières, laissant passer des bio-agresseurs inconnus.
De nouvelles stratégies ont donc été mises en place pour détecter précocement de potentiels bio-agresseurs, explique Alain Roques.
Une première consiste à réaliser des plantations dites sentinelles sur d’autres continents, pour identifier les espèces potentiellement envahissantes en amont. Elles consistent à planter, par exemple, des arbres européens en Chine, afin d’observer si des insectes sur place s’attaquent aux arbres en question.
Dans une seconde stratégie, des pièges développés au niveau mondial permettraient de capturer des espèces inconnues. Des tests ont été effectués avec des cérambycides, une famille d’insectes de l’ordre des coléoptères.
Le cas de Xylella fastidiosa
Lors d’une deuxième conférence, Candy Abboud, a présenté sa thèse effectuée à l’Inrae sur la prédiction de la dynamique de la bactérie Xyella fastidiosa. En utilisant la modélisation mathématique, elle s’est appliquée à reconstruire la dynamique passée de la bactérie en Corse. Ses travaux ont corroboré d’autres recherches qui montrent que Xylella était présente bien avant la première détection en 2015.
Une dernière conférence était consacrée à un tout autre sujet. Floriane Jacquelin a présenté des recherches sur les méthodes alternatives au désherbage chimique en pépinière de plein champ (arbres fruitiers et d’ornements). Du paillage et différents couverts végétaux ont été testés. Les résultats étaient mitigés et des expérimentations devraient être reconduites sur d’autres cultures et sur une durée plus longue.
*La SNHF organise une série de webinaire tous les lundis après-midi du mois de novembre sur le thème de la santé des plantes. Plus d’informations ici
Les conférences seront mises en ligne prochainement sur la chaîne Youtube de l’académie d’agriculture de France
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