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Astredhor Premières portes ouvertes à distance

Pour la première fois, la station Arexhor Pays de la Loire n’a pas accueilli ses adhérents sur site pour présenter les travaux de recherche en cours mais en ligne sous forme d’un webinaire. ©L. Hespel

La station Arexhor Pays de la Loire était cette année la première (et la seule) station Astredhor à organiser sa traditionnelle journée portes ouvertes… en ligne.

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Sur la chaîne Youtube de l’institut technique horticole Astredhor, des conférences, vidéos pré-enregistrées, et sessions de questions-réponses se sont succédées en direct toute la journée du jeudi 24 septembre 2020. A l’occasion de sa journée porte ouverte, la station Arexhor Pays de la Loire avait investi la chaîne pour présenter ses essais en cours.

Les insectes ravageurs étant une spécialité de cette station, de nombreux travaux en cours présentés portaient sur cette thématique. Mais ont aussi été évoqués : adaptation au changement climatique pour les productions hors-sol, plantes couvre sol, paillage

Gestion des insectes ravageurs

Gestion des fourmis
En ce qui concerne les insectes ravageurs, la station a présenté plusieurs travaux préparatoires. Notamment sur la gestion des fourmis : des stratégies sont testées pour les empêcher d’accéder aux plantes, et donc aux colonies de pucerons.
Des tubes contenants différents produits ont été placés à proximité du passage de ces insectes.
Cinq solutions ont été testées : acide borique + sucre ; bicarbonate + sucre ; sucre seul : gel insecticide ; et sel.
Les tubes avec du sel ont été bouchés par les fourmis, les autres tubes ont été au moins en partie consommés (acide borique a été le plus consommé et le gel le moins consommé).
Des tests de toxicité ont été effectués sur des fourmilières artificielles. Le bicarbonate n’a pas eu d’effet visible, l’acide borique a eu un effet mesuré (certaines ouvrières sont mortes mais pas la reine), et le gel insecticide a conduit à la mort de toutes les fourmis, y compris la reine.
La station va donc continuer les tests avec le gel insecticide.

Hyménoptères chasseurs de pucerons
Un autre travail préparatoire a été effectué sur les hyménoptères chasseurs de pucerons. Ces insectes pondent dans des tiges creuses dans lesquelles ils ajoutent des pucerons comme nourriture pour leurs larves. La période d’activité est longue sur l’année : de mi-mai à mi-septembre.
Pour savoir quelles plantes accueillent le plus de pontes et si les hyménoptères chasseurs sont plus attirés par des fagots de bois ou des plantes entières dont les tiges ont été coupées, les expérimentateurs ont testé plusieurs situations.
L’essence de tige préférée semble être le sureau. Le figuier et la ronce viennent ensuite.
Et les fagots semblent mieux fonctionner que les plantes entières.
La station a calculé que 20 fagots de 30 tiges de sureau permettraient de capturer 1 million de pucerons.
Elle recherche désormais des sites expérimentations en pépinière pour les essais 2021.

Acariens du bambou
Des travaux sur les acariens du bambou ont été menés entre 2016 et 2020.
Les auxiliaires généralistes, comme Neoseiulus californicus, mais surtout Amblyseius andersoni, permettent un bon contrôle des populations et des symptômes.
La station travaille également sur Heliothrips haemorrhoidalis. Elle n’est pas parvenue pour le moment à élaborer une solution robuste en gestion alternative, et continue d’y travailler.
D’autres pistes sont envisagées pour gérer les insectes ravageurs, comme les pièges lumineux ou mécaniques*.

Limiter les adventices

Placohb
Autre axe principal de travail : les adventices en production.
La station a par exemple travaillé sur le projet Placohb : plantes couvre-sol comme contribution au contrôle des adventices et à la promotion de la biodiversité.
Porté par Alain Ferre, directeur d’Arexhor Pays de la Loire, il a réuni 16 partenaires. Son but était de définir les plantes couvre-sol adaptées en arboriculture, maraîchage, en PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales), en horticulture, et en viticulture.
Le projet est terminé, les résultats sont disponibles ici.

Paillage à la paille
Autre méthode pour réduire les adventices : le paillage à la paille.
La station a commencé des essais, et les premiers résultats sont encourageants.
Des travaux antérieurs avaient déjà montré un bon contrôle des adventices, sauf pour le liseron et le chardon, plus de vers de terre, un sol moins séchant, un gain de croissance dans les productions… Les essais continuent.

Adaptation et l’atténuation du changement climatique en agriculture
Et, parmi les essais à venir à la station, un projet régional débutera en 2021 sur l’adaptation et l’atténuation du changement climatique en agriculture.
Parmi les leviers proposés pour le refroidissement des tunnels :
. filets d’ombrage et aspersion par-dessus les tunnels ;
. bâche de couverture de tunnel qui bloque les infra-rouges ;
. ou encore refroidissement par une circulation d’eau entre le sol profond et la surface.

Ce projet, mené en partenariat avec le bureau horticole régional (BHR) et la station Stepp (station technique d’expérimentation de plantes en pot), durera 3 ans.

Léna Hespel

*Toutes les vidéos devraient être mises en ligne sur la chaîne YouTube d’Astredhor dans les jours à venir.

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