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Indigène méditerranéenne La férule, vivace ornementale en situation chaude

Géante parmi nos vivaces indigènes, la férule commune est une méditerranéenne ornementale spectaculaire, d’une écologie comparable à celle du fenouil, mais toxique.

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La férule est une ombellifère méditerrané­enne majestueuse par son aspect, glabre, dépassant souvent deux mètres de hauteur, avec une inflorescence pouvant parfois culminer à cinq mètres. Elle est cependant très variable, au point que même Linné l’a décrite au moins quatre fois (sous les noms de Ferula communis mais aussi­ Ferula nodiflora, Ferula ferulago ou même Bubon rigidior). La délimitation de l’espèce est encore aujourd’hui sujette à discussions, qu’elle comprenne ou non Ferula arrigonii, F. glauca, F. linkii, F. melitensis et F. tin­gitana, ou qu’elle soit divisée ou non en plusieurs sous-espèces (subsp. brevifolia, catalaunica, cardonae et communis, plus certains des taxons précédents). Cependant, la tendance est à distinguer les espèces précédemment citées, à reconnaître trois sous-espèces sur la base de la forme du fruit et de la taille de l’inflorescence, et quelques variétés (dont brevifolia). Ses feuilles molles sont divisées en lanières. Ses fleurs jaune vif sont disposées en nombreuses ombelles sphériques formant une colonne plus ou moins compacte.

Vivace toxique

Malgré certains usages alimentaires du passé, il s’agit d’une plante à la toxicité avérée pour les humains tout comme pour les herbivores. Toutes ses parties peuvent contenir des substances anticoagulantes. La tige, creuse et striée, correspond à la moitié environ de la hauteur de la plante. Elle servait au transport du feu grâce à la lente combustion de sa moelle. Bien maniée, cette même tige corrigeait les élèves indisciplinés sans les blesser, d’où l’expression « avoir quelqu’un sous sa férule ». Au jardin, il s’agit d’une plante vivace assez facile à semer et cultiver, en toute station bien ensoleillée et très bien drainée, de préférence avec un sol assez nutritif, plutôt limoneux ou caillouteux, calcaire et sec.

Sa résistance au froid est de l’ordre de - 10 °C, voire en dessous en protégeant les racines. Il s’agit d’une très grande plante vi­vace, héliophile, entomogame, de floraison printanière, en dormance complète durant l’été. Les feuilles apparaissent dès l’automne, elles se maintiennent durant l’hiver. La floraison apparaît pour la première fois au bout de trois ans environ. Lorsque la plante est cultivée en dehors de la région méditerranéenne, elle peut vivre pendant un bon nombre d’années, mais s’avère parfois capricieuse dans son développement, avec certains printemps dépourvus de floraison, et des automnes sans apparition de feuilles.

Les fleurs sont fécondées par les insectes, et les graines sont dispersées par le vent. Le semis est relativement facile­ à réaliser­, mais une semence fertile nécessite sans doute d’avoir plusieurs pieds et une fécondation croisée. La germination est accélérée lors­que le tégument du fruit est ôté, après cinq jours d’étuve à 23 °C. Un cultivar ‘Gigantea’ au feuillage bronze et pourpre existe, mais le type est aussi fort ornemental. Les jeunes plantes forment très vite un puissant pivot tubérisé, qui joue le rôle d’un bulbe.

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