Pilotage agronomique Rationaliser l’arrosage des gazons sportifs
Avec des capteurs connectés et un suivi personnalisé, l’entreprise Urbasense réduit la consommation en eau allouée aux terrains de sport enherbés.
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Une pelouse en gazon naturel est appréciée des sportifs, mais ce type de terrain est fragile et demande à être arrosé régulièrement. Pour ne pas gaspiller d’eau, de nombreux gestionnaires rationalisent l’arrosage, grâce à différents systèmes. D’autant plus qu’un excès d’eau peut faire proliférer les maladies. La jeune société Urbasense propose depuis 2015 un service de contrôle agronomique de l’arrosage et du développement racinaire de divers espaces paysagers, dont les terrains de sport (voir encadré).
« Moins d’eau et plus de racines », c’est le credo de l’entreprise. Pour inciter la plante à déployer son système racinaire, il ne faut arroser que lorsqu’il n’y a plus d’eau jusqu’au bout des radicelles. Pour le savoir, plusieurs sondes tensiométriques sont installées sur le terrain, à certains endroits, humides et secs (en général six sondes pour un terrain classique). Des capteurs hydriques au sein de ces sondes évaluent l’eau disponible dans le sol, et non l’évapotranspiration potentielle (ETP). Les données recueillies sont interprétées par l’entreprise, qui recommande alors d’arroser ou non.
Économies d’arrosage de 30 à 70 %
Plus de vingt-cinq terrains de sport sont actuellement équipés par Urbasense. Parmi eux : le stade Chaban-Delmas de Bordeaux, le stade de Belfort (90), le stade de Genève (Suisse), le stade de Guyancourt (78). « Avec notre système, les économies d’eau sont de l’ordre de 30 à 70 % en fonction des terrains et du respect des préconisations d’arrosage, avance Hugo Domingues, chargé de projet relation client chez Urbasense. En un an, au stade de Guyancourt, par exemple, la consommation d’eau a été réduite de plus de 50 %. »
Cette méthode aide également à lutter contre le pâturin annuel, en zéro phyto. Le système racinaire de cette plante étant superficiel, les racines ne pourront pas aller chercher l’eau en profondeur, contrairement au ray grass. La plante va souffrir des arrosages plus espacés et, en conséquence, dépérir.
Autre avantage autorisé par ce système : le calcul d’un indice de praticabilité du terrain, grâce aux données récupérées par les sondes. « Il est évalué par rapport à la tension hydrique du sol et à l’évolution du développement racinaire. Plus le système racinaire sera développé et ancré, plus l’indice sera élevé », explique Hugo Domingues. Entre 0 et 30 %, le terrain est non praticable, entre 30 et 50, c’est la zone limite. Au-dessus de 50, il est praticable. Cet indice permet au gestionnaire d’avoir des arguments pour justifier au club que le terrain sera dégradé.
Pour bénéficier du service de suivi agronomique, l’entreprise propose plusieurs forfaits d’abonnement. La première année (pose du matériel et service de suivi) revient entre 2 770 et 3 490 euros. Il faut compter entre 1 140 et 1 860 euros les années suivantes.
Léna HespelPour accéder à l'ensembles nos offres :