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Les rosiers du futur

Les professionnels de la filière tentent de promouvoir cette plante aux multiples possibilités et d’apporter des réponses à une clientèle aux attentes variées.

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variétés anciennes ou bien traditionnelles, rosiers sauvages ou bohème­, des versions mi­­­nia­tures conçues pour les balcons et ter­rasses, des tendances contradictoires se côtoient dans ce secteur. « Mais la tendance internationale reste un beau buisson très fleuri, avec des fleurs de haut en bas, se montrant très résistant aux maladies », rappelle Matthias Meilland. Les variétés traditionnelles fonctionnent encore bien. Chez Meilland, parmi les nouveautés, on trouve ainsi deux rosiers paysagers complé­men­taires : la variété Cherrybotanica (rouge cerise), qui est peu sensible aux ma­ladies et extrêmement florifère, et Crème Chantilly (blanc), qui fleurit également abondamment.

Longues années de recherche

L’éditeur Verdia a développé depuis trois ans une nouvelle collection de rosiers­ à l’ancienne parfumés. Cette gamme courte est issue du même obtenteur que Decorosiers. « C’est un produit un peu premium, reconnaît Olivier Mathis, le directeur de Verdia. Les clients sont surtout des femmes de 50 à 70 ans CSP+. »

De nombreuses années de recherche sont nécessaires avant la commercialisation d’une nouvelle variété. Pour les obtenteurs, il faut être à l’écoute des tendances et chercher tout azimut. « Nous sommes en lien avec des obtenteurs du monde entier. Nous testons des plantes dans des jardins d’essais et chez des producteurs de notre réseau, entre dix et quinze volontaires dispersés sur le territoire », détaille Olivier Mathis. Si les résultats obtenus sont conformes aux attentes, la variété est éditée. « Il faut plusieurs saisons de test pour décider si on utilise les variétés pour une de nos gammes », assure-t-il.

Verdia s’est fait connaître avec Decorosiers et sa variété historique phare Emera. Il y a maintenant quelques années, l’éditeur s’est diver­sifié : il propose­ aujourd’hui trois gammes. En plus de Decorosiers, il développe depuis trois ans Voluptia, et depuis l’année dernière Ro­sanatura. « Nous nous diversifions pour répondre à des segments de marché différents », explique le directeur de Verdia.

Le critère principal pour les nou­velles variétés reste la résistance aux maladies. Ensuite, les différents obtenteurs ont des critères inhérents à l’image de leur entreprise. André Eve est ainsi plutôt porté sur les roses « anciennes ». Delbard s’intéresse pour sa part davantage au parfum et aux « roses de peintres ». D’autres, à l’image de l’obtenteur belge Martin Vissers, mettent la priorité sur le rosier multiusage, facile d’entretien, pour les jardiniers amateurs qui estiment ne pas avoir la main verte.

Des avancées récentes en génétique

En 2018, un consortium interna­tional, qui impliquait de nombreux chercheurs français, disait avoir dé­crypté­ le génome du rosier. Ce travail a notamment permis d’identifier l’ensemble des gènes impliqués dans les voies de biosynthèse du parfum et de la couleur. Des données que pourront exploiter les obtenteurs pour mettre au point de nouvelles variétés.

Une seconde étude, conduite par l’Inrae­ d’Angers, a montré que la sé­lection­ des cultivars modernes mobilisait­ une part limitée de la variabilité génétique disponible. Une nouvelle variabilité pourrait être récupérée à partir de spécimens botaniques. Ces derniers représentent une source de gènes potentiellement intéressants, tels que ceux de résistance aux maladies.

Des variétés pour des petits espaces

« La rose est tellement plastique, elle s’adapte à beaucoup de choses », s’enthousiasme Matthias Meilland. La société Meilland a travaillé plusieurs années à la création de va­riétés miniatures. Elle a dans un premier­ temps développé la gamme Drift, puis Zepeti. « Ce sont des vraies miniatures. Les rosiers sont petits génétiquement, pas comme ceux produits au Danemark », tient-il à souligner. Des régulateurs de croissance sont en effet utilisés pour obtenir ces derniers.

La gamme Drift a été pensée pour les petits espaces paysagers. Elle n’a pas très bien fonctionné en France, alors que le succès était au rendez-vous aux États-Unis, en Espagne, en Italie... « Il y a une vraie difficulté à avoir autre chose que du rosier traditionnel en France », plaide-t-il. L’entreprise a par la suite proposé les rosiers Zepeti. Encore plus compacts, ils font 40 cm sur 30 cm.

La tendance bohème et sauvage

Une autre tendance est le rosier « sauvage », aux fleurs à cinq pétales. Verdia a développé avec le tendanceur de ChloroSphère Manuel Rucar une gamme de rosiers d’aspect plus sauvage et bo­hème, qui sont également mellifères. Comprenant trois variétés, elle a été créée pour les paysagistes concepteurs de la nouvelle génération, afin de s’insérer au milieu des graminées dans les aménagements paysagers. Ces variétés à fleurs simples ont nécessité un travail de sélection d’une dizaine d’années. Elles ont l’avantage d’être résistantes aux maladies, d’avoir une grande floribondité et du parfum.

Léna Hespel

© Meilland - La variété Zepeti de Meilland est un petit rosier compact (40 cm sur 30 cm) et résistant.Meilland

© Matthias MEILLAND - La gamme de rosiers compacts Drift a été pensée pour les petits espaces paysagers. Matthias MEILLAND

© Francois FLOURENS - La gamme Rosanatura est composée de rosiers à fleurs simples, à l’aspect « sauvage », mais résistants et florifères. Francois FLOURENS

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