Horticulteurs détaillants :
Denis Rousset, installé à Bellegarde-Poussieu (38), commercialise la totalité de sa production en vente directe dans son exploitation. Covid-19 a créé une situation insoluble...
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Producteur de plantes à massifs, de balcons et terrasses, et dans une proportion moindre de plants potagers, depuis plusieurs semaines les serres de Denis Rousset sont pleines à craquer de végétaux prêts à être commercialisés. Néanmoins, aucune plante ornementale n’est sortie de son exploitation de Bellegarde-Poussieu, en Isère, depuis le 17 mars, date de la fermeture des points de vente en raison de la pandémie de Covid-19.
« Pendant quelques jours, nous avons tenté la vente en drive, avec des commandes par e-mail, mais au point de vue logistique c’était une catastrophe. Nous n’étions pas préparés pour ce type de vente nécessitant un énorme travail de préparation des commandes. Si, le premier jour, nous avons dû répondre à une quinzaine de mails, il y en avait plus de deux cents dès le troisième jour. En n’ayant que deux personnes disponibles pour gérer la messagerie et préparer les commandes, nous n’avons pas pu continuer », raconte le producteur.
« Heureusement, début avril, nous avons appris que nous allions pouvoir commercialiser les plants de légumes dans notre point de vente au sein d’un espace dédié… à partir du lundi 6 avril. En quelques jours, nous avons réorganisé notre point d’accueil clientèle pour respecter les mesures sanitaires imposées : Caddie désinfectés, vente sur de grands chariots dans notre hall central avec un sens de circulation obligatoire à l’intérieur, approvisionnement des chariots en dehors des heures d’ouverture, désinfection du clavier de carte bancaire, protection intégrale du caissier… La réponse des clients a été immédiate, nous avons eu une forte affluence les deux premières semaines. Les trois quarts de nos plants potagers ont été écoulés. La fréquentation est à présent plus calme », relate-t-il.
Réduction des rempotages : un manque de plants
« Le confinement est arrivé au pire moment. Nous avons pu conserver l’ensemble de nos plants jusque-là, mais nous ne pourrons pas attendre le 11 mai. La situation est urgente. Si nous n’avons pas très rapidement l’autorisation de commercialiser les fleurs dans notre point de vente, il nous faudra en jeter une partie et la survie de l’exploitation ne sera alors pas garantie », craint Denis Rousset.
« Dans tous les cas de figure, nous savons que nous aurons de fortes proportions d’invendus en fin de saison. Déjà, avant la crise du Covid-19, nous escomptions une baisse de chiffre d’affaires sur les annuelles et les géraniums, conséquence de la sécheresse de 2019 et des restrictions d’arrosage, qui incitent les particuliers et les communes à réduire leurs achats de fleurs. Dès le mois de mars, le manque de personnel pour cause d’absences, le peu de visibilité à court terme et l’anxiété générée par la situation nous ont conduits à faire des choix. Nous avons réduit nos rempotages, notamment pour les plants potagers comme les cucurbitacées, ce qui est regrettable car ce sont des plants que nous aurions pu facilement écouler », regrette Denis Rousset.
Claude ThieryPour accéder à l'ensembles nos offres :