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Faire face à la pénurie de main-d’œuvre

Recruter salariés et saisonniers est parfois compliqué pour les horticulteurs et pépiniéristes. Et si les robots effectuaient les tâches les moins attractives ?

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Les producteurs font souvent face à des difficultés de recrutement. Dans son ensemble, le secteur agricole attire peu les candidats. Le travail, notamment de saisonnier, est reconnu comme physiquement difficile. Mais la mécanisation et l’automatisation sont applicables à une partie des travaux et peuvent ré­pondre­, en partie, à la pénurie de main-d’œuvre. D’autant plus si les robots s’occupent des tâches plus délicates et ingrates : le métier peut être revalorisé.

Robots d’aide au transport

Parmi les robots figurent ceux spécialisés dans le transport. C’est par exemple le cas de Trooper, développé par l’entreprise française Instar Robotics. En totale autonomie, ce robot de manutention de plantes en pots est à destination des pépinié­ristes et horticulteurs. Il s’acquitte du déplacement, du regroupement (resserrage) et de l’espacement (distançage) des pots, et peut travailler de nuit. Estimé à environ 30 000 euros l’unité, il est encore en phase de test dans des sites pilotes. Le ma­gasin pour les pots est interchangeable et peut en transporter jusqu’à six à la fois (de deux à vingt litres). Dans le même esprit et déjà sur le marché, le robot HV-100 de l’entreprise américaine Harvest Automation, ou encore BigTop, de la société canadienne AIS.

Mais les pots ne sont pas les seuls objets à déplacer en entreprises horticoles­. L’université de Warwick (Royaume-Uni) travaille à la mise au point d’un véhicule guidé autonome pour déplacer les rolls dans les zones de culture. Testé en production de laitues et plantes à massif, il pourra travailler à la fois en serre­ et en plein air.

Robots de taille

Autre tâche réalisable par des robots, la taille des végétaux. On peut notamment citer le RAP 10 de l’entreprise néerlandaise HortiHands, qui taille les plantes en pots, mais seulement en boule. Il est possible de régler la hauteur et le diamètre.

Le projet européen TrimBot2020 vise, pour sa part, à développer un robot capable de tailler les plantes et les haies dans les jardins de manière autonome. Il réunit la so­ciété Bosch et de nombreuses universités : Wageningen (Pays-Bas), Edimbourg (Royaume-Uni), Fribourg (Suisse), Amsterdam (Pays-Bas), Groningue (Pays-Bas) et Zurich (Suisse). Cette machine est dérivée de la tondeuse robot Bosch Indego, sur laquelle un bras Kinova est monté­. Elle est équipée de plusieurs caméras pour voir à 360 degrés et d’outils­ de coupe personnalisée. Des premiers tests ont été effectués sur buis et rosiers.

Remplacer les tâches répétitives

Mais le plus gros potentiel en automatisation pour réduire les coûts de production et faire face à la pénurie de main-d’œuvre concerne les tâches telles que le rempotage, le repiquage et l’étiquetage. Certaines entreprises ont choisi d’automatiser toute une partie de leur ligne de production. Chez le belge De Waele-Wilwoodii, qui produit camélias et conifères, le repiquage est effectué à la chaîne par une machine, qui peut rempoter entre 30 000 et 40 000 pots par jour, avec juste une personne à la maintenance. « Elle accroît la produc­tivité, fait gagner du temps et permet de se décharger de ce travail très pénible », explique Frederik Matthys, l’un des deux dirigeants.

- Avec son plateau interchangeable, le robot Trooper peut transporter des pots de 2 à 20 litres.

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