Confusion sexuelle contre la processionnaire du pin
Une nouvelle méthode de biocontrôle consiste à projeter des microbilles contenant des phéromones sexuelles dans les arbres à protéger.
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Nul doute que la recherche a avancé ces dernières années dans le domaine de la confusion sexuelle. En témoigne le produit Pine T Pro Ball de la société M2i Life Sciences, autorisé contre la processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) en Espagne en 2020, déjà commercialisé en France depuis trois ans sous ce nom, ainsi que sous celui de Phéro-Ball Pin par la société Nufarm, qui utilise le brevet et la fabrication de M2i.
Cette solution de biocontrôle, qui était attendue depuis longtemps par les gestionnaires d’espaces verts, consiste à saturer les récepteurs des papillons mâles en phéromones, qui deviennent ainsi incapables de localiser et de féconder les femelles, meurent dans les 48 heures, entraînant une réduction drastique de la population larvaire.
Projection de billes biodégradables
En 2017, après avis de l’Anses*, l’utilisation de ce produit phéromonal (acétate de [Z]-13-hexadecen-11-yn-1-yle) avait été autorisée par dérogation pour 180 jours contre la processionnaire du pin par le ministère de la Transition écologique, puis a été renouvelée chaque année jusqu’à la dernière autorisation provisoire qui entrera en vigueur le 1er mai 2020, conformément à l’arrêté du 27 février dernier. Une autorisation pérenne est attendue en septembre 2020.
Le produit Pine T Pro Ball s’applique selon une méthode originale brevetée, pour diffuser des phéromones sexuelles en suspension dans l’eau via des microcapsules avant l’émergence des papillons (en général, mi-juin). Il ne s’agit pas d’une pulvérisation du médiateur chimique, mais de projection de billes biodégradables résistantes à l’humidité. Celles-ci sont lancées sur les arbres et diffusent les phéromones dans la zone à protéger durant trois à quatre mois. Chaque bille projetée à l’aide d’un lanceur paintball, sur le tronc des pins ou un autre support à proximité, contient une grande quantité de phéromone pure (100 mg). Le tir se fait à une distance comprise entre cinq et dix mètres des arbres.
Grâce à un équipement aisément transportable, ce type de traitement peut être mis en œuvre dans les espaces verts urbains, les bois communaux, les forêts périurbaines ou sur des arbres isolés.
Jérôme Jullien*Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
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