Résultats d’enquête sur le règlement européen
Un sentiment de solitude, d’abandon… et un besoin de temps pour se retourner. C’est ce qui ressort de l’enquête du Lien horticole lancée fin décembre sur la mise en œuvre du nouveau texte sur la santé des végétaux, entré en vigueur le 14 décembre.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les réponses au questionnaire que Le Lien horticole avait lancé fin décembre sur le nouveau règlement européen « santé des végétaux », entré en vigueur le 14 décembre 2019, trahissent des inquiétudes partagées par une grande part des professionnels de la filière. Si, parmi ceux qui ont répondu*, pour plus d’une entreprise sur deux, une personne est dédiée à la surveillance des végétaux, plus de la moitié estiment ne pas être suffisamment renseignés sur le règlement et 30 % ont un niveau de connaissance moyen.
Des incompréhensions et des professionnels livrés à eux-mêmes
Les interrogations concernaient en premier lieu la marche à suivre concernant les inspections et contrôles des plantes. Viennent ensuite des questions sur le Passeport phytosanitaire européen (PPE), comment le remplir, où l’apposer, etc. Enfin apparaît la méconnaissance des organismes réglementés.
Plus d’un tiers ont affirmé ne pas avoir trouvé d’aide pertinente pour répondre à leurs interrogations et les conseiller sur la marche à suivre. Pour les autres, ce sont les Fredon (fédérations régionales de défense contre les organismes nuisibles) et/ou les Draaf (directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) qui ont été d’un plus grand secours, suivis par la FNPHP (Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières), puis les collègues.
Un temps d’adaptation nécessaire
Nous avions laissé une question ouverte dans le questionnaire pour savoir quelles étaient les principales difficultés d’application de ce nouveau règlement. Nous avons reçu un nombre notable de remarques.
Beaucoup disent que les nouvelles dispositions sont trop lourdes pour les petites exploitations (pas de matériel ni de personnel pour assurer la charge de travail supplémentaire). Certains s’interrogent aussi sur la pertinence de l’étiquette du PPE, et l’apposition du nom latin interpelle certains producteurs qui ne les connaissent pas toujours.
Mais, surtout, c’est un manque d’information qui est à déplorer. Les professionnels de la filière, et notamment les producteurs, ont déjà à cumuler beaucoup de casquettes. Se mettre à jour vis-à-vis de la législation peut être très chronophage. D’autant plus que très peu de personnes ressources étaient au fait et pouvaient transmettre les informations, étant donné la publication très tardive des textes de loi.
Une situation qui ne devrait pas perdurer. Des solutions ou des astuces seront peut-être trouvées pour réduire les coûts et la pénibilité des nouvelles obligations. Des fournisseurs se sont par exemple lancés sur la question de l’apposition du PEE pour proposer des systèmes d’impression d’étiquettes.
Lors d’une journée dédiée à la surveillance des végétaux au ministère de l’Agriculture, une responsable de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) avait assuré qu’il y aurait une certaine tolérance au départ concernant l’application du règlement et que les contrôles, en 2020, seraient essentiellement à visée pédagogique.
Léna Hespel*Parmi les 176 personnes qui ont répondu à notre enquête, 88,6 % sont des horticulteurs ou pépiniéristes, 2,8 % sont des paysagistes, 5,1 % travaillent au sein de services des espaces verts et 3,4 % dans des jardineries.
Le Lien horticole a publié une foire aux questions sur son site Internet (ouverte à tous). Certaines des questions posées dans le questionnaire de l’enquête y ont été traitées. N’hésitez pas à relayer cette enquête et à télécharger le PDF récapitulatif.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :