Passeport phytosanitaire pour le gazon de placage
La mesure, en vigueur depuis le 14 décembre 2019, vise à lutter contre le scarabée japonais.
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Depuis le 14 décembre 2019, le gazon de placage doit être accompagné d’un passeport phytosanitaire. Un changement radical par rapport à l’ancien dispositif. Autrefois exempté de contrôle phytosanitaire officiel, le gazon de placage est désormais concerné par des inspections sur les lieux de production face à la menace du scarabée (ou hanneton) japonais (Popillia japonica). Avide de graminées au stade larvaire, cet insecte terricole pourrait bien coloniser les cultures de gazon vendues en plaques ou en rouleaux pour y effectuer une partie de son cycle de développement, au détriment des racines d’agrostides, de fétuques ou de ray-grass. Les producteurs de gazon de placage doivent donc être vigilants.
À la surveillance très rigoureuse déjà réalisée sur les adventices (pâturin annuel, digitaire sanguine, sétaires…), les maladies (Pythium, fusarioses, dollar spot, pyriculariose…) et d’autres ravageurs terricoles (tipules, noctuelles…) s’ajoute désormais ce coléoptère défoliateur au stade adulte (300 plantes réparties dans 79 familles botaniques) et rhizophage au stade larvaire.
Une capacité d’adaptation importante
Même si ce risque parasitaire est a priori moins important que sur prairies permanentes, pelouses extensives ou gazons d’agrément, il demeure possible. De plus, l’insecte de quarantaine est à nos portes depuis qu’il a été identifié pour la première fois en Europe continentale en 2014, dans le nord de l’Italie. Originaire du Japon et de l’extrême-orient de la Russie, P. japonica a d’abord été découvert aux États-Unis en 1916, où il est probablement entré à l’état de larve avec des bulbes d’iris, puis aux Açores et au Portugal dans les années 1980.
Sa capacité d’adaptation à de nouveaux biotopes et sa dynamique de population sont importantes. On peut donc redouter son arrivée sur les gazons français et le surveiller en observant son cycle biologique : pendant l’hiver, les larves sont en diapause dans le sol, puis dévorent des racines au printemps et se nymphosent. Les adultes émergent de la fin mai à début juillet, mangent des feuilles, s’accouplent, puis les femelles pondent dans le sol. Les jeunes larves se nourrissent de racines et, à l’automne, elles s’enfouissent plus profondément en terre, cessant de s’alimenter. Lors d’un diagnostic visuel, des confusions sont possibles avec d’autres vers blancs de hanneton. En cas de suspicion, contacter la Draaf-SRAL* ou la Fredon** de votre région.
J. J.*Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt-Service régional de l’alimentation
**Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles.
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