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CULTURES SOUS ABRI Réflexion et stratégie globale autour de la lumière

« Astredhor dispose d’un service de prestations d’essais lumière pour connaître le spectre le plus adapté aux besoins d’une exploitation », a rappelé Alain Ferre, directeur du site Astredhor Loire-Bretagne à Angers (49), à l’occasion du Sival, en janvier dernier.

Les diverses pistes exploitables pour composer avec la lumière nécessitent une réflexion globale en amont motivée par des pratiques cohérentes et la mobilisation d’investissements. Les précautions valent autant pour les cultures que pour les humains.

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Les producteurs sont confrontés au fil des saisons à des difficultés de production liées à la lumière. En hiver, un déficit accroît la sensibilité aux ravageurs et maladies. Un spectre plus rouge accentue la tendance à l‘étiolement. En été, un excès provoque une saturation de la photosynthèse et des brûlures. Pour les cultures en hors-saison, la photopériode est, logiquement, inadaptée pour provoquer ou inhiber la floraison.

Interactions lumière-plante

« Les besoins en lumière diffèrent selon les productions », introduisait Alain Ferre, directeur du site d’Angers (49) d’Astredhor Loire-Bretagne, durant sa conférence au salon SIVAL 2023.
Il faut se souvenir que les plantes voient un spectre lumineux plus large que l’être humain, i.e. depuis les ultraviolets UV-B jusqu’au rouge lointain (infrarouge). Elles ont aussi davantage de récepteurs pour gérer l’information délivrée par la lumière. Les végétaux réagissent spécifiquement à chaque caractéristique de la lumière. Le spectre impacte la morphologie, la germination, la floraison, la résistance… L’intensité influe sur la vitesse de croissance. La photopériode agit sur la floraison… 

L’expérimentateur angevin a déroulé une liste non exhaustive d’options opportunes : des bâches noires d’occultation sur l’abri, des filtres lumineux (bâches de couverture ou peintures UV transparentes), des filets d’ombrage colorés, la pose au sol de bâches diffusantes ou de bâches blanchies, l’éclairage classique HPS ou Led pour la croissance. 

Un spectre passe-partout pour la photosynthèse ? 

La bonne recette d’un spectre lumineux serait 75 % de rouge associé à 25 % de bleu et une pincée de rouge lointain. Prudence car trop de rouge lointain sensibilise les plantes aux ravageurs et maladies. C’est l‘intensité dans le rouge qui compte pour augmenter la photosynthèse. Contrairement à la tendance actuelle à mettre davantage de vert dans le spectre, cette couleur ne présenterait guère d’intérêt pour les plantes et le spectre serait plus énergivore. Pour autant, comme le vert améliore les conditions de travail (lumière plus naturelle), en remplacement, préférons quelques Leds vertes allumées durant l’activité des salariés. 

Des interrogations…

Au vu de ces conseils d’expert, des interrogations surgissent. Comment réagissent les plantes quand elles sortent d’un environnement idéalement éclairé pour arriver en jardinerie ou chez le consommateur ? Quelle utilisation du bleu ? Cette couleur fait certes fuir les insectes mais la protection des plantes avec la lumière est-elle compatible avec des objectifs modernes de production (consommation d’électricité, éclairage nocturne…). Également, les salariés ont besoin d’une protection en présence de Leds bleues car cette couleur est nocive pour les yeux.

Et, en général, la prudence s’impose pour un usage excessif des Leds. Reste à questionner leur pérennité, le coût de l’investissement et le montant de l’amortissement !

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