Horticulture Un plan de soutien soumis au gouvernement

Le montant des pertes pour l’horticulture française devient colossal, avec plus de 200 millions d’euros estimés à début mai. ©François Arnould
Le montant des pertes pour l’horticulture française devient colossal, avec plus de 200 millions d’euros estimés à début mai. ©François Arnould

Les deux syndicats de l’horticulture et de l’agriculture (FNPHP et FNSEA) font appel, de concert, à 2 ministres et au gouvernement pour un soutien national urgent à l’horticulture.

Jeudi 30 avril 2020, la FNPHP* a transmis son « Plan de soutien et de relance du secteur horticole Français face à la Crise Covis-19 » à Edouard Philippe, premier Ministre, Bruno Le

Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture.

20 mesures concrètes

« Ce plan a été construit sur la base de compilations et analyses des données économiques des entreprises de production horticole, conduites par la FNPHP au travers d’enquêtes hebdomadaires depuis le 15 mars. Il est le fruit d’un intense travail collaboratif avec la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et d’échanges fréquents avec les équipes du ministère de l’Agriculture » explique le syndicat horticole.
Suite aux annonces décevantes de la Commission européenne le 22 avril 2020, « qui n’apportent aucune aide financière à l’horticulture, c’est au gouvernement français de prendre ses responsabilités pour sauver le secteur agricole le plus impacté par la crise du Covid-19 ».

FNPHP et la FNSEA ensemble annoncent avoir demandé plus de 20 mesures concrètes, en urgence, au gouvernement « pour permettre une sortie de crise et une véritable relance de la filière. En effet, depuis le 15 mars, le chiffre d’affaires des exploitations horticoles réalisé au printemps, soit 70 % du CA annuel, est en chute libre ».

Estimation à 400 millions d’euros

Et de préciser : « Les autorisations accordées à la vente des plants et semences destinés au potager, ou l’ouverture des jardineries sur l’ensemble de leurs rayons, ont certes permis de relancer une partie de l’activité. Cependant l’accès au commerce - qui reste fortement restreint pour les producteurs détaillants (premier mode de mise en marché des productions), augmente chaque jour le montant des pertes qui deviennent colossales avec plus de 200 millions d’euros à ce jour ».
L’Horticulture française étant soumise à un marché international sans aucune régulation. Elle ne bénéficie d’aucune aide directe de l’Etat ou l’Europe : « Elle ne pourra se relever seule d’une crise qui, selon nos estimations, lui coûtera plus de 400 millions d’euros sur l’année 2020 ».

Commerce équitable et chantier de paysage

Parmi les mesures nécessaires, les deux syndicats invoquent, en priorité :
. le rétablissement immédiat d’un accès au commerce équitable ;
. ainsi que la relance des chantiers de paysage pour libérer le stock de végétaux bloqués dans les entreprises.
« En rétablissant un accès sécurisé à l’activité économique, l’Etat possède le levier le plus efficace pour soutenir les entreprises et diminuer son soutien financier, espère la FNPHP qui demande, par ailleurs, la prise en charge de 80 % des pertes des entreprises, l’exonération de l’ensemble des charges patronales pour les employeurs, et l’élargissement des aides à l’ensemble des acteurs de la filière pour leurs pertes en Végétal.
En outre, la mobilisation des régions et de l’Union européenne pour des aides financières de gestion de crise et de relance post-crise, est indispensable. La FNPHP est active à ces deux niveaux : elle demande le concours du gouvernement pour être sûre que tous les moyens disponibles seront sollicités.

Enfin, la FNPHP rappelle que le végétal est la brique élémentaire du monde « d’après » que chacun dessine actuellement avec la couleur verte ».

Productions françaises… ou encore plus d’importations ?

Et de conclure son appel : « La France est le premier marché d’Europe pour les produits de l’horticulture et, à l’avenir, ce marché va croître, notamment sous l’impulsion des politiques environnementales.
A l’aune des discours volontaires sur la souveraineté agricole, la FNPHP veut mettre l’Etat devant ses responsabilités : il s’agit aujourd’hui de faire le choix de soutenir les entreprises qui produisent la matière première du cadre de vie de demain, ou d’accepter que nous fassions appel aux importations pour y subvenir quand nous n’aurons plus d’horticulteurs en France ».

La rédaction

*Fédération Nationale des Producteurs de l’Horticulture et des Pépinières

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