Les débats, ateliers et visites ayant ponctué la biennale Hortipaysages ont mis en exergue de nombreux besoins pour que les futurs professionnels sachent de plus en plus s’adapter à toutes les mutations. Les évolutions en matière de formation, surfant entre les attentes réelles des filières et les projets personnels, balancent beaucoup dans un grand écart entre spécialisation toujours plus poussée et transversalité maximale des connaissances et des compétences pour pouvoir être capables d’anticiper.
Un brevet axé agroécologie
L’école du Breuil, à Paris, a récemment ouvert un BPREA, brevet professionnel responsable d’entreprise agricole, spécialisé « Fermes agroécologiques urbaines et périurbaines », de niveau bac (1), dans le but de répondre aux fortes demandes locales.Ses apprenants participent à l’inventaire numérisé des collections végétales du domaine (2) afin de faciliter la « reco », sujet sensible.
De nouvelles formations initiales sont en réflexion, autour du numérique et du paysage.
En production comme en paysage, être capable de dialoguer avec les techniciens de laboratoire devient plus que jamais une compétence indispensable.
Les réseaux Astredhor, les RMT (3) ou Plante & Cité ont expliqué qu’ils accueillaient de plus en plus d’apprenants car les futurs professionnels devront mieux comprendre la recherche appliquée, afin d’optimiser leurs pratiques.
De nouveaux besoins se font sentir très vite, en particulier en (re)connaissance des insectes auxiliaires et de la flore sauvage pour faire évoluer la protection biologique intégrée, en plantes locales et autochtones pour les cueillettes de semences et les productions labellisées, ainsi qu’en « mauvaises » herbes…
Un fonds d’éducation verte
Encore faut-il faire connaître les formations et donner envie d’y assister.
Aux Pays-Bas, le grossiste Groen-Direkt a opté pour le Green Education Fund (4). Des producteurs, le grossiste ainsi que des clients volontaires vendent des « chariots d’action spéciale en plantes de jardin » (pendant vingt-cinq semaines cette année). Les organisateurs espèrent ainsi recueillir entre 5 000 et 10 000 € par an. Cet argent est investi afin de « promouvoir l’éducation verte » et les connaissances, de l’école primaire à l’université, au travers d’excursions, de visites d’entreprises ou de conférences, toujours destinées à la promotion de la pépinière ou de la floriculture. Pour son 25e anniversaire, Groen-Direkt abondera cette année le fonds de 25 000 €, posant « une base saine pour un avenir vert ».
De l’essentiel à La Mouillère
À La Mouillère, à Orléans (45), dans l’objectif d’attirer vers les formations horticoles, le campus interpelle directement les jeunes : « À la recherche d’un métier qui a du sens ? Choisis celui qui correspond à tes valeurs, dans lequel tu as le sentiment de contribuer à un changement positif pour d’autres personnes. Deviens essentiel ! » Des posters et un peu de fantaisie rebaptisent les formations : on devient « compositeur » pour horticulteur ou pépiniériste, « vital » ou « utile » au lieu de maraîcher, « créateur » à la place de fleuriste, « scénariste » plutôt que paysagiste, « sauveteur » pour technicien de l’eau...
Souhaitons que toutes ces adaptations, mutations et initiatives redonnent davantage de sens et plus d’envie pour se former dans les métiers du végétal.
(1) https://tinyurl.com/5f97yta6
(2) https://tinyurl.com/yc38spwx
(3) Réseaux mixtes technologiques.
(4) Plus sur http://greeneducationfund.nl/
(5) https://tinyurl.com/6vw974c5