Certains verront dans la présence pour l’inauguration du ministre de l’Agriculture en personne, Marc Fesneau, le symbole de la bonne santé du Sival, qui a eu lieu à Angers (49) du 17 au 19 janvier. D’autres souligneront qu’il convient surtout de retenir combien il est important qu’une manifestation ait pu aussi bien traverser la crise du Covid, après une période d’annulation puis de décalage en mars l’an dernier… Dans tous les cas, le constat est le même : le Salon international des techniques de productions végétales a connu cette année une belle affluence, en particulier les deux premiers jours, boostés peut-être par la peur de ne pouvoir se rendre sur place le troisième, en raison du mouvement de grève national contre la réforme des retraites.
Le Salon, désormais très fréquenté par le secteur horticole lorsqu’il s’agit de faire évoluer d’un point de vue technologique son outil de production, joue désormais clairement la synergie entre les différents métiers qu’elle vise : l’arboriculture, la viticulture ou les plantes aromatiques et médicinales. On a ainsi vu des conférences, qui soit dit en passant ont très souvent fait le plein de participants, être coconstruites entre différentes structures techniques. Chaque culture spécialisée peut donc toujours revendiquer des spécificités justifiant souvent la tenue d’un ou de plusieurs Salons dédiés, mais leur ensemble permet la réussite d’un rendez-vous technique de grande tenue !
Un concours de l’innovation éclectique
Si, globalement, le palmarès du concours de l’innovation n’a pas forcément révélé de produits défiant l’imagination, on peut noter qu’il représente tout à fait cette diversité des différents métiers du végétal spécialisé tout en proposant des synergies. Les produits directement valorisables auprès du secteur horticole, marqués par la polyvalence, l’accompagnement de la protection biologique intégrée et la sobriété des pratiques (voir notre présentation dans Le Lien horticole n° 1122, page 18, rubrique « Nouveautés matériels » ou bien ici : «Le concours innovation récompense des solutions pragmatiques et accessibles»), côtoient des solutions technologiques de pointe qui, pour être parfois conçues pour des usages éloignés de ceux de la production horticole, méritent tout de même une certaine attention. Les solutions qu’elles apportent aux problèmes qu’elles cherchent à résoudre permettent parfois d’imaginer des transferts vers un quotidien plus proche de celui de la culture de végétaux d’ornement.
On peut aussi retenir que, comme chaque année désormais, le Sival est aussi l’occasion de la tenue d’un concours des jeunes pousses, Agreen start-up, de faire venir des délégations internationales (15 % des exposants au Salon viennent d’autres pays que la France), de proposer une convention d’affaires, le VIBE, Vegepolys Valley international business event, etc.
Tendance biosolutions et robotisation
Mais le visiteur restera forcément marqué par deux tendances après sa visite. La première est la montée en puissance des solutions permettant de limiter le recours aux produits phytopharmaceutiques et autres spécialités chimiques. Le succès du pôle biocontrôle n’en est qu’une partie de la traduction. Tous les acteurs du secteur n’ont pas choisi d’y exposer, certains, et pas des moindres, préférant conserver leurs espaces historiques dans d’autres halls du Sival, afin de mieux respecter les habitudes de leurs visiteurs.
Autre tendance qui se confirme, la robotisation, poussée par les difficultés de recrutement commune à tous les métiers présents au Sival, si l’on en croit les nombreux témoignages en ce sens. On a ainsi pu voir en démonstration un robot cueillant des pommes dans une allée, ou mieux découvrir de nombreux robots de désherbage, qui se sont de leur côté développés à la faveur de la diminution des désherbants autorisés dans les cultures…
Le matériel de traction s’électrifie et devient autonome également, tout comme les appareils de surveillance des cultures, capables de compter les insectes ravageurs et de lancer des alertes quand un seuil de tolérance est atteint.
Robotisation et intelligence artificielle d’un côté, biocontrôle de l’autre, se rejoignent ainsi pour évoquer un futur plus technologique et écologique. Un phénomène à suivre !