Une proposition de loi des sénateurs visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de « zéro artificialisation nette » (ZAN) des sols en 2050, fixés par la loi « Climat et résilience » de 2021, est discutée depuis le mardi 14 mars. L’artificialisation des sols consiste à transformer un sol agricole ou naturel en une zone imperméable pour construire des logements ou une zone urbaine. Parmi les propositions des sénateurs figure l’instauration d’une « garantie » pour chaque commune afin que la mise en œuvre du ZAN « ne se traduise pas par une absence totale de droits à construire ou par un gel de son développement ».
Une garantie pour les communes
Concrètement, chaque commune se verrait garantir une enveloppe de droits minimale « d’au moins un hectare », considérée par les sénateurs comme une « garantie forte pour les communes ayant consommé très peu de foncier au cours des dernières périodes, en particulier les petites communes et les communes rurales ».
Dans une proposition de loi déposée à la mi-février visant également à accompagner les élus locaux dans la mise en œuvre du ZAN, les députés de Renaissance prévoient, eux, une « garantie rurale » définie comme « une enveloppe minimale d’artificialisation pour chaque commune rurale peu dense […] au sens de l’Insee », et dotée d’un document d’urbanisme à l’échelle intercommunale. Cette enveloppe équivaudrait à « 1 % de la surface urbanisée de la commune ».
« La proposition de loi du Sénat dit […] un hectare pour toutes les communes, cela veut dire que ça emporte d’emblée 36 000 hectares sur à peu près 36 000 communes », a indiqué lundi l’entourage du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, la proposition des députés équivalant à environ 20 000 hectares. « On souhaite un dispositif qui soit vraiment […] pour les communes rurales et que ce soit […] proportionnel à la taille des communes », a-t-on ajouté de même source en précisant que l’objectif était de parvenir « à faire converger les textes du Sénat et de l’Assemblée ».
Au sujet des « grands projets d’envergure nationale » (lignes à grande vitesse, autoroutes, prisons, etc.), le Sénat prévoit par ailleurs un décompte dans une enveloppe séparée, afin que leur impact en termes d’artificialisation « ne soit pas imputé à la région qui [les] accueille ». « Cela nous paraît important qu’ils soient pris en compte et répartis entre les différentes régions », a indiqué l’entourage du ministre.