Jardiner reste ou redevient à la mode, alors une revue grand public s’exerce à vulgariser et diffuser les acquis scientifiques. Il s’agit pour la rédaction de Sciences et Avenir, dans son numéro spécial d'avril-juin 2023, de « tisser des passerelles entre scientifiques et jardiniers », une invitation aux dialogues multiples, en quelque sorte.
En guise d’introduction, Marc-André Selosse, biologiste, botaniste et mycologue, et Damien Dekarz, jardinier permaculteur et youtubeur, donnent leurs points de vue respectifs, pas si éloignés et souvent complémentaires, sur la notion de « beau jardin », sur le jardin d’ornement vis-à-vis du potager, sur la flore locale, sur les changements de pratiques, et même sur la biodiversité des jardiniers... Un souhait à retenir : une formation plus soutenue au primaire en matière de nature et de jardinage, liée à une base intellectuelle, permettrait d’aider à mieux comprendre la nature du vivant, son fonctionnement et donc sa protection.
Le monde secret du sol et la vie au jardin
Une partie du dossier est consacrée au sol, un « étrange continent » où s’affaire un monde invisible mais qui assure l’optimisation d’un écosystème tout entier.
Si nombre d’informations ne sont pas nouvelles, dans le meilleur des cas le droit d’inventaire que se donne la revue permet d’expliciter, voire d’optimiser des pratiques anciennes. D’autres sont remises en question.
Par ailleurs une place est consacrée aux écologues, aux spécialistes des racines ou aux experts en hormones végétales qui décryptent les réactions des plantes face aux actions humaines, par exemple lors de la taille ou de l’arrosage. La parole est donnée également à des obtenteurs et généticiens qui cherchent à inventer la rose absolue, au parfum puissant** et à la floraison sans fin.
Jardins botaniques, historiques, partagés… ce numéro propose aussi une découverte de « jardins armés pour les défis de demain », sans oublier les jardins à visée thérapeutique, tout en restant méfiant face aux promesses trop généreuses ou magiques.
Évolution des pratiques et changement de regards devraient inviter à mieux protéger les fragiles écosystèmes, à ne pas tuer sans discrimination les « mauvaises herbes » ou les « mauvais insectes », mais aussi à nous soigner et soigner la planète.
Gildas Véret, ingénieur et enseignant à l’école des Mines de Paris, propose de « passer de la prédation à la coopération », le jardinage permettant de comprendre les stratégies de la nature.
*Numéro d’avril-juin 2023, disponible en kiosques.
**Voir aussi un éclairage sur la recherche en matière de fragrances pour les roses fleurs coupées, page 52 du Lien horticole n° 1127 à paraître en juillet-août.