On ne présente plus dans notre secteur Plante & Cité, centre d’ingénierie de la nature en ville. Plus connue du grand public, l’Ademe, agence de la transition écologique, s’intéresse aussi au végétal (voir ici : Rafraîchir durablement la ville avec le concours de l’Ademe). Quant au Cerema, Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, il a déjà travaillé à un outil d’aide au choix des espèces en ville (voir là : Territorium : première édition à Rennes), outil présenté lors des éditions de Territorium de Rennes et Lyon, respectivement en janvier et février dernier.
Ces trois organismes ont annoncé mettre leurs compétences en commun sur un programme tripartite baptisé AVEC : Adaptation du VEgétal au Climat de demain. « Ce projet porte l’ambition commune de faire progresser les connaissances et de mettre à disposition des données fiables et éclairantes pour le choix des essences végétales, en fonction de leurs capacités de rafraîchissement et d’adaptation au changement climatique », annoncent-ils.
Le choix crucial des végétaux
La démarche des trois organismes est sous-tendue par le contexte politique, si l’on en croit le communiqué d’annonce de la démarche AVEC. « Le 23 mai dernier, le ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires officialisait le projet de trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC). À l’heure où le ministre Christophe Béchu souligne l’urgence de préparer la France à une évolution des températures de +4°C, cette consultation inédite met notamment en exergue l’enjeu majeur du choix des végétaux face au changement climatique. Et pour cause. Le choix d'essences diversifiées et adaptées constitue l'une des principales stratégies d'adaptation au changement climatique en milieu urbain pour permettre le maintien et la régénération de la strate arborée dans les villes de France métropolitaine et l’optimisation des services rendus, notamment climatiques (ombrage, rafraîchissement). Ces solutions permettent également de conjuguer des bénéfices en termes d’atténuation au changement climatique et sur la santé des citoyens », précise Plante & Cité.
Le raisonnement recoupe totalement les discours sur les choix d’espèces et de méthodes de plantation et de gestion défendus par la filière ces derniers temps.
Les trois organismes veulent mener un travail pluridisciplinaire, avec des modèles « étendus à une plus grande diversité d’essences » que ce qu’ont déjà pu réaliser chacun de leur côté. Le constat est aussi que tout le travail mené jusqu’ici « gagnerait à être mutualisé pour constituer un socle commun d’enseignements ».
20 mois de travail planifiés
Le projet va s’étaler sur 20 mois, et doit comporter les étapes suivantes :
- Identifier et rassembler des données fiables sur les caractéristiques du végétal impliquées dans les mécanismes biologiques et physiologiques d’adaptation, en relation aux projections climatiques pour l’aire métropolitaine française.
- Renseigner les critères recherchés pour un nombre satisfaisant d’essences, en phase avec les attentes des collectivités et des professionnels de l’aménagement, du paysage et de la nature en ville. Si les données n’existent pas, l’objectif sera alors de proposer des méthodes pour leur acquisition ultérieure.
- Elaborer des indicateurs pour alimenter les outils d’aide à la décision, tel que l’outil Sésame que porte le Cerema et rendre accessibles les données via le système d’information Végébase-Floriscope développé par Plante & Cité.
Le programme s’appuie sur une équipe-projet multidisciplinaire qui mobilisera diverses compétences en écophysiologie, agronomie et écologie. Il comptera également sur le support d’une cellule scientifique constituée de chercheurs issus des laboratoires menant des recherches sur ces sujets.
Le partenariat a été officialisé le 23 mai, au siège de l’association des Maires de France à Paris, à l’occasion de l’assemblée générale de Plante & Cité. Les travaux doivent démarrer incessamment.