Frein au développement Toitures végétalisées, parkings perméables : des bénéfices méconnus
L’entreprise Ecovégétal vient de rendre publics les résultats d’une enquête qu’elle vient de réaliser auprès de professionnels du paysage et de la construction. Les techniques font encore trop peur aux concepteurs, que ce soit d’un point de vue technique ou financier !
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« La végétalisation va devoir répondre à des demandes de plus en plus fortes en matière de lutte contre la canicule et les inondations. » Pour répondre à cette certitude, Ecovégétal, entreprise basée à Broué, en Eure-et-Loir, qui propose des parcs de stationnement perméables et des toitures végétalisées, a voulu consulter les prescripteurs, paysagistes et architectes, pour mesurer leurs attentes et les freins liés à leur développement. Objectif : comprendre quel était leur sentiment face aux enjeux de la végétalisation et de la perméabilité des sols. Se sentent-ils prêts ou en questionnement ?
Un large éventail d’architectes, paysagistes, ingénieurs structure et VRD, etc. a été invité à décrire ses envies et projets en matière de végétalisation via des questions majoritairement ouvertes, l’intelligence artificielle de Talk4 (une entreprise qui conçoit des outils de dialogue dans l’entreprise et d’étude au sens large), permettant ensuite de traiter et de synthétiser les 3 412 contributions et 4 402 idées émises.
La durabilité des parkings et le coût des toitures vertes, principales craintes
Il apparaît ainsi que, pour 24 % des répondants, la tenue dans le temps des parkings perméables représenterait un frein, devant 21 % pour qui ils entraîneraient des surcoûts en matière d’entretien.
À l’inverse, les toitures végétalisées ne soulèvent pas de questions sur leur durabilité mais plutôt sur les coûts supplémentaires qu’elles pourraient générer pour 28 % des personnes interrogées, contre 17 % d’entre elles qui évoquent les problèmes d’entretien, de maintenance et les coûts afférents. Quelque 12 % des sondés pensent que le poids des toitures végétalisées serait un frein ou bien encore que cette technique nécessiterait des calculs de charge qu’elles ne maîtrisent pas.
Quand ils souhaitent installer des stationnements perméables, 38 % des prescripteurs optent pour les parkings perméables végétalisés, contre 34 % pour le gravier-concassé et 9 % la pierre naturelle. Les toitures végétales extensives sont prescrites par 36 % des répondants, devant les toitures végétales semi-intensives qui retiennent l’attention de 24 % des architectes et paysagistes. Pour 23 %, la bonne gestion des eaux pluviales, la bonne perméabilité, la filtration, le drainage et la capacité à absorber les eaux de ruissellement sont synonymes d’un parking perméable réussi.
« On a progressé, c’est indéniable ! »
« La méconnaissance des bénéfices de la végétalisation représente aujourd’hui encore un frein à son développement, conclut Pierre Georgel, PDG d’Ecovégétal. Il va nous falloir expliquer, avec peut-être plus de pertinence, les avantages et les coûts comparés, par rapport aux surfaces enrobées par exemple. Par contre, je vois aussi que 66 % des répondants ont déjà prescrit des toitures végétales et que 70 % prescrivent des parkings perméables. La végétalisation représente une véritable tendance de fond qui pourrait s’enraciner quand on voit que, parmi ceux qui la prescrivent, la moitié le font déjà pour plus de 20 % de leurs projets. Mieux encore, ces derniers associent aux parkings perméables et aux toitures végétales les mots de biodiversité, d’insectes pollinisateurs, de lieux de vie. On a progressé. C’est indéniable ! »
Pascal FayollePour accéder à l'ensembles nos offres :