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Concours « Capitale française de la biodiversité » La Roche-sur-Yon, capitale française 2021

La préfecture de Vendée a été élue Capitale française de la biodiversité 2021 : son prix lui a été remis à l’occasion du Salon des maires, à Paris. ©Myriam Alluchon

Le palmarès du concours « Capitale française de la biodiversité » vient d’être révélé. Derrière le nouvel étendard national, situé cette année en Vendée, se cachent des communes parfois méconnues qui font avancer la cause partout dans l’Hexagone.

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Créé en 2010, le concours « Capitale française de la biodiversité » vise à récompenser des communes œuvrant au quotidien pour la préservation de la diversité végétale et animale. Il vient de dévoiler son dixième palmarès : la crise sanitaire n’avait pas permis d’octroyer de récompense en 2020.

La Roche-sur-Yo n, préfecture de la Vendée, est la dixième collectivité à se hisser au sommet du palmarès du concours, succédant à la métropole de Lyon (69).

Le concours avait cette année pour thème l’eau. La ville « offre un exemple frappant de restauration et de protection des cours d’eau et zones humides, essentiels à la biodiversité », a estimé le jury. Le prix a été remis à la Ville le 17 novembre dernier dans le cadre du Salon des maires et des collectivités locales, Porte-de-Versailles, à Paris.

La Roche-sur-Yon se situe en tête de bassin versant, avec des enjeux importants quant à la qualité des masses d’eau. Elle compte une grande diversité de zones humides (125 km de cours d’eau, 550 zones humides, 454 mares référencées, dont 70 dans le domaine public). « Consciente des enjeux et de la fragilisation des continuités écologiques aquatiques par l’urbanisation et l’activité agricole, la commune a fait le choix de les restaurer en développant la connaissance de la trame humide et bleue de son territoire : l’effacement d’ouvrages sur la rivière Yon a ainsi permis de rendre six kilomètres d’écoulement libre. Outre les changements de physionomie du cours d’eau, les bénéfices pour la biodiversité sont d’ores et déjà visibles avec une diminution de la pression des espèces exotiques envahissantes (flore et faune piscicoles tels que poisson-chat et perche-soleil) et une meilleure qualité de l’eau », précise la Ville.

Cinq autres lauréats au palmarès

Outre la récompense suprême, le palmarès récompense aussi chaque année quelques communes par des prix spéciaux.

Val-de-Vesle (922 habitants, dans la Marne) est élue « Meilleur village pour la biodiversité 2021 ». Ce bourg champenois œuvre pour la préservation foncière et fonctionnelle des abords de ses rivières et de sa zone humide exceptionnelle, le marais de Courmelois. Un « Atlas de la biodiversité communale » réalisé en 2017 avec la Ligue pour la protection des oiseaux a permis de connaître finement les enjeux naturalistes locaux, l’école élémentaire du village animant une « aire terrestre éducative », dispositif de gestion participative d’une petite parcelle d’espace naturel…

Ungersheim et La Motte-Servolex se voient attribuer conjointement le trophée de « Meilleure petite ville pour la biodiversité 2021 ».

Ungersheim (2 341 habitants, dans le Haut-Rhin) est inscrite dans la démarche des « villes et villages en transition ». La commune accueille depuis les années 80 l’écomusée d’Alsace. Créé sur une friche industrielle de mines de potasse, ce site est devenu, au fil des années, riche d’une grande biodiversité grâce à la variété de ses habitats : le village, les champs, les forêts, les zones humides, les friches... avec l’eau au centre de ce système.
La Motte-Servolex (12 390 habitants, en Savoie) s’est dotée en 2014 d’un plan d’action « Biodiversité en ville », véritable programme d’aménagements doté d’un financement pluriannuel. Parmi les nombreuses actions mises en œuvre, la plantation de 4,5 km de haies vives d’essences d’arbres et d’arbustes locales illustre la capacité de transformation rapide, efficace et peu coûteuse du paysage urbain. Pour ne pas augmenter l’artificialisation des sols, les élus ont fait le choix de construire un nouveau quartier d’habitations sur une ancienne carrière qui fut longtemps un dépôt de matériaux inertes.

De Lille à La Celle, un grand écart, une volonté commune de préserver l’eau

Élue Capitale française de la biodiversité en 2012 sur le thème « Biodiversité & citoyenneté », Lille (232 787 habitants, dans le Nord) est cette année élue « Meilleure grande ville pour la biodiversité 2021 » sur le thème de l’eau. La capitale nordiste est une ville très dense et minérale, où l’on a caché au fil du temps l’eau dont elle tire pourtant l’origine de son nom. Depuis plusieurs années, elle inverse la tendance en créant, par exemple, un maillage dense de mares urbaines et en restaurant les berges de la Deûle comme des canaux de la Citadelle, véritable poumon vert (Voir ici : Lille (59) Promenade au fil de l’eau autour d’une ancienne filature reconvertie).

La communauté de communes Saône-Beaujolais (trente-cinq communes, 44 277 habitants, dans le Rhône) s’est vu décerner le titre de « Meilleure intercommunalité pour la biodiversité 2021 ». Elle s’est lancée depuis 2017 dans ce qu’elle appelle le « Marathon de la biodiversité » : créer 42 km de haies et réhabiliter et/ou créer 42 mares sur son territoire d’ici à cinq ans. Le pari gagnant, qui sera achevé cet hiver, a séduit l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, qui a financé le projet.

Enfin La Celle (350 habitants, dans le Cher), a reçu le prix « Coup de cœur du jury ». Depuis plus de dix ans, ce village travaille avec l’association naturaliste Nature 18 et le Conservatoire d’espaces naturels du Centre-Val de Loire à la protection de zones humides classées Natura 2000. Acquisitions foncières, réouverture des milieux, mesures de gestion sont dirigées notamment vers la sauvegarde d’un papillon protégé et emblématique, l’azuré des mouillères, en danger critique d’extinction à l’échelle régionale et dont le village de La Celle abrite l’unique population connue dans le département du Cher.

Pascal Fayolle

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