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Fonds de renaturation Les villes en manque d’information

Selon la dernière enquête de l’Observatoire des Villes Vertes, les 500 millions débloqués en juin 2022 dédiés à la renaturation des communes est une bonne chose, mais pas assez connue…

L’Observatoire des villes vertes vient de publier les résultats de sa 13e enquête. Pour les villes interrogées, pas de doute, le Fonds de renaturation les intéresse, mais reste méconnu…

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Les villes comptent parmi les acteurs les plus à même de lutter contre les conséquences du changement climatique, dont les vagues de chaleur de l’été dernier ont été un marqueur fort. Mais, pour mener à bien cette mission, elles doivent pouvoir accélérer la transition écologique et profiter du plan France Nation verte, Fonds vert de 2 milliards d’euros, qui sera débloqué par le gouvernement en juin 2022, dont 500 millions d’euros sontdédiés à la renaturation des villes et des villages. Telles sont en substance les conclusions de la dernière enquête de lObservatoire des villes vertes, quia interrogé, en début d’année, son panel de villes pour connaître les ambitions concernant ce plan. Alors que les crédits commencent à être distribués aux communes et que le gouvernement prévoit de pérenniser l’aide, les collectivités s’estiment-elles suffisamment informées et mobilisées par ce dispositif ? Quels types de projets sont prioritaires à leurs yeux ? Quelles bonnes pratiques ou initiatives sont considérées comme efficaces pour atteindre les objectifs assignés ? L’observatoire a cherché à y répondre.

64 % des villes manquent d’informations

Soutien financier bienvenu pour les collectivités qui souhaitent lutter contre les effets du changement climatique, le fonds de renaturation suscite l’intérêt de 6 villes sur 10 (64 %) : 28 % comptaient se porter candidates au programme et 36 % en étudiaient l’opportunité en début d’année. Pourtant, elles sont autant (64 %) à ne pas se considérer suffisamment informées sur la mise en œuvre concrète du plan.

Et pour cause : six mois après l’annonce, la gestion des crédits confiée aux préfets semblait encore très opaque aux yeux des communes qui peuvent y prétendre. Au manque d’informations, s’ajoutent des exceptions relatives aux friches, aux biodéchets et à la biodiversité, qui sont gérées au niveau régional.

Pour Laurent Bizot,coprésident de l’observatoire et président de l’Union nationale des entreprises du paysage(Unep), « notre enquête confirme que les villes sont en demande d’un accompagnement global pour accélérer la renaturation de l’espace urbain. La pertinence de cet investissement ne fait plus débat, mais sa mise en œuvre demeure floue. La transition des villes mérite pourtant des réponses claires et rapides ».

Des projets de végétalisation prêts à être financés

Une grande majorité des villes sondées est aujourd’hui dans une dynamique de construction pour continuer à s’adapter et certains projets de végétalisation sont d’ores et déjà prêts à être financés : 96 % des villes interrogées souhaiteraient allouer cette aide à des travaux concrets de renouvellement urbain intégrant du végétal.

En plus du financement, les process administratifs sont perçus comme des leviers à optimiser, soit via un allégement des contraintes, soit par une modification de la temporalité des versements d’aides. Les projets de végétalisation, souvent accompagnés d’études et de travaux, s’inscrivent en général dans la durée. Ainsi, d’après les municipalités consultées, des versements fractionnés ou pluriannuels seraient moins contraignants que les subventions limitées à une année.

Les priorités : la gestion de l’eau et la plantation en pleine terre

Au-delà de ce plan et parmi les leviers à leur disposition, la plantation d’arbres et la gestion durable de l’eau sont considérées comme prioritaires par les villes en 2023 : 8 responsables espaces verts sur 10 (80 %) souhaiteraient investir dans la plantation de nouveaux arbres en pleine terre. Une mesure très populaire auprès des édiles, mais qui nécessite certaines conditions (variété des essences, résistance à la sécheresse) pour assurer la pérennité des plantations.

L’amélioration de la gestion durable ou alternative des eaux arrive en 2e place dans leurs priorités puisqu’elle est citée par 76 % des villes interrogées.

Enfin, si elles avaient à conseiller une autre ville dans les actions efficaces pour lutter contre les effets du dérèglement climatique, les communes interrogées plébiscitent globalement les mêmes projets : plantation (64 %) ou gestion de l’eau (68 %).

La création d’abris climatiques ou d’îlots de fraîcheur, en suivant par exemple le modèle des cours oasis (68 %), est autant conseillée.

Parmi les actions permettant le développement de la ville nature, viennent ensuite :
. la création d’un nouvel espace vert pour 4 villes sur 10 (40 %) ;
. ou la modification du PLU ou du PLUi pour le rendre plus contraignant et y limiter l’artificialisation (56 %) ;
. d’autres leviers semblent encore confidentiels comme le financement des projets de végétalisation privée qui n’est conseillé à ce jour que par 1 ville sur 10 (12 %).

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