Un portrait robot par Semae Des possesseurs de gazon peu portés sur l’entretien et les achats !
L’interprofession des semences a fait appel à l’institut BVA pour obtenir, dix ans après la dernière étude sur le sujet, une vue actualisée des attentes des Français ayant une pelouse.
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C’est en 2013 que, pour la dernière fois, le monde professionnel s’était intéressé de près aux jardiniers possédant une pelouse. Quel usage en font-ils ? Quel est leur niveau d’entretien ? Et surtout, quand pensent-ils renouveler leur tapis vert ?
Au printemps de l’an dernier, l’interprofession des semences, Semae, a mandaté l’institut BVA pour avoir une vue actualisée sur le sujet. Les résultats de cette enquête ont été dévoilés fin 2023.
Davantage de gazon chez les 35-65 ans
Partant d’un échantillon représentatif de la société française de 804 personnes, BVA a interrogé les 555 personnes qui, parmi elles, ont une pelouse. Ce sont donc 69 % des foyers qui en détiennent une ou qui l'entretiennent, en grande majorité autour de leur résidence principale. Les personnes qui s’occupent de la pelouse d’un tiers ou qui en possèdent une dans une résidence secondaire sont rares.
Ces personnes ont, pour un tiers d’entre elles, entre 35 et 49 ans, un autre tiers entre 50 et 64 ans, un quart a plus de 65 ans. Les jeunes sont minoritaires : un résultat sans surprise.
Les trois quarts de possesseurs de pelouses sont propriétaires, contre un peu plus de la moitié dans la population française, et 84 % habitent une maison, contre 62 % de la population totale, c’est également peu surprenant.
Un gros tiers des pelouses font moins de 100 m2, à peu près autant mesurent entre 100 et 500 m2, les possesseurs de plus de 1 000 m2 de gazon sont rares.
Tout au plus peut-on être surpris de disparités régionales : il y a peu de possesseurs de gazon dans le Sud-Ouest, 11 % seulement de l’échantillon, alors qu’ils sont 25 % dans le Sud-Est. Et en moyenne, le carré vert est majoritairement de moins de 100 m2 en région parisienne, c’est logique, mais dans le Nord-Est la proportion de pelouses de moins de 100 m2 est la même qu’en Île-de-France, et celle des jardins de 100 à 500 m2 est inférieure, donnant une moyenne de la pelouse plus réduite dans le Nord-Est qu’en région parisienne !
Une vision plutôt positive
Pour les perspectives, 28 % des pelouses ont été réalisées depuis moins de cinq ans, 33 % il y a entre six et quinze ans, le reste a plus de quinze ans.
44 % des personnes interrogées ont affirmé vouloir refaire leur gazon dans les trois ans à venir. Globalement, ces pelouses ont plus souvent un aspect de prairie que de green de golf, et 30 % disposent d’un arrosage automatique.
Il y a proportionnellement plus de belles pelouses de type gazon anglais en résidence secondaire qu’en résidence principale. Et ceux qui ne retrouvent leur pelouse que le week-end ou pendant les vacances sont plus de 60 % à envisager de la refaire dans les trois ans. Mais cela représente néanmoins un nombre plutôt faibles !
Les personnes interrogées estiment que l’impact des pelouses sur la préservation de l’environnement est plutôt négatif pour 14 % d’entre elles, plutôt positif pour 58 % et très positif pour 27 %.
Si la moitié de l’échantillon a conscience que la pelouse capte du CO2 ou qu’un regarnissage limite les mauvaises herbes, rares sont ceux qui savent que le gazon permet de rafraîchir en cas de forte chaleur ou aide à lutter contre le bruit.
Un entretien limité et une volonté de déléguer…
Côté entretien, les trois quarts des répondants utilisent une tondeuse avec bac ramasseur, les autres ont une tondeuse qui assure le mulching. 5 % ont un robot de tonte. Et 10 % scarifient parfois…
Près de 90 % des pelouses sont tondues par une personne du foyer, 4 % le sont par un prestataire rémunéré. Et ce chiffre est le même pour les opérations d’entretien plus pointues, telles que la fertilisation.
Plus de 40 % des possesseurs de pelouses ne font aucun entretien.
L’arrosage est le plus souvent assuré manuellement, au tuyau, souvent lorsque l’herbe commence à jaunir.
La moitié des personnes interrogées s’occupent de leur pelouse un à deux jours par semaine, 28 % un jour par mois.
Les contraintes jugées les plus préoccupantes sont la sécheresse, suivie des mauvaises herbes, du jaunissement et des mousses ; les moins préoccupantes sont les vers de terre et fourmis, l’arrosage, les chiens et les chats.
La tonte est jugée « plutôt pas contraignante » par la moitié des personnes, « plutôt ou très contraignante » par 17 % de l’échantillon.
23 % des personnes interrogées envisagent de renouveler leur gazon tous les cinq à dix ans, 18 % tous les dix à quinze ans, 10 % tous les quinze à vingt-cinq ans, 19 % plus rarement et… 30 %, jamais !
En revanche, près d’un tiers envisagent d’investir dans un robot de tonte, avec une plus forte représentativité pour les surfaces de 50 à 100 m2 (d’où l’utilité du développement de petits appareils !), un quart dans un arrosage automatique, 19 % de déléguer la tonte à un professionnel, 18 % la totalité de l’entretien…
Des achats avant tout en jardinerie
Enfin, côté achats, hormis du gazon de regarnissage pour le tiers des répondants ou des graines classiques – voire en mélange fleuri pour la moitié d’entre eux –, l’essentiel des possesseurs de jardin n’ont rien acheté en 2021 et 2022.
Les jardineries sont le principal lieu d’achat et les clients se montrent plutôt satisfaits de l’offre produit et des informations fournies.
Les données inscrites sur les emballages sont moins bien notées.
Le premier critère d’achat est la résistance à certaines conditions, devant le prix et l’usage qui va en être fait. Le made in France arrive juste après.
La marque, l’emballage et la présence d’un label sont les moins plébiscités.
79 % des gazons sont semés, 15 % sont réalisés par placage, avec une plus forte proportion quand la surface concernée est petite (27 % quand pour les surfaces de moins de 100 m2). Les tapis préensemencés représentent 6 % du marché. C’est le prix qui dicte le choix des jardiniers : neuf sur dix choisissent de semer car c’est moins cher, 79 % parce que cela donne plus de choix et 55 % parce que c’est plus facile à mettre en œuvre.
Un peu plus de la moitié des personnes interrogées se disent intéressées par un label environnemental ou un produit made in France, le label rouge ne recueillant l’intérêt que d’un tiers des consommateurs. BVA a interrogé son échantillon sur le surcoût jugé acceptable pour les différents items cités. L’augmentation médiane qui serait concédée serait de 10 %, que ce soit pour le label rouge, un label écoenvironnemental ou le made in France.
Gazon artificiel : le rejet l’emporte !
Pour compléter son enquête, BVA a interrogé les possesseurs de pelouses sur le gazon artificiel. Il est connu de neuf personnes sur dix, mais seuls 6 % des consommateurs en ont déjà posé. La proportion est plus élevée, 12 %, chez les jeunes (25-34 ans). Les intentions d’achat restent faibles et le rejet pour le produit est élevé : 60 % ! Son côté pratique est reconnu, mais c’est l'inconvénient environnemental qui l’emporte…
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