Après avoir stoppé à la mi-mars tous les secteurs d’activité non essentiels, le gouvernement cherche désormais à remettre en activité les secteurs qui le peuvent. Il a édicté en ce sens fin mars un certain nombre de « Fiches conseils métiers », disponibles sur son site internet. 18 professions réparties en trois secteurs, » agriculture, élevage et agroalimentaire », « commerce de détail, restauration et hôtellerie » et enfin « autres services » sont concernées, parmi lesquelles les espaces verts.
Le kit de lutte contre le Covid-19 en espaces verts rappelle comment peut se transmettre le virus, puis propose trois phases d’action.
Première phase, préparer : il faut prévoir impérativement pour se rendre sur un chantier du gel hydro alcoolique, de l’eau, des lingettes, du papier jetable, des attestations autorisant le déplacement, des moyens de communication à distance pour éviter les échanges de papiers et stylos, etc. Les réunions en présentiel sont à proscrire, les consignes sont données par message électronique, et s’ils travaillent seuls, les opérateurs doivent être équipés d’un dispositif de sécurité travailleur isolé. L’entretien des tenues de travail doit être organisé au sein de l’entreprise, le transport vers les chantiers doit se faire à une personne par véhicule, ou alors à 2 en se plaçant en croix dans le véhicule, une à l’avant, une à l’arrière, chacune d’un côté. Et évidemment, pendant le travail ou pendant le déjeuner, les personnes doivent être éloignées d’au moins un mètre.
Travailler côte à côte, pas face-à-face
Seconde phase, la réalisation du chantier. Une organisation spécifique est prévue pour enlever les marchandises chez les fournisseurs, pour organiser les binômes ou trinômes qui doivent rester inchangés lorsque le travail à distance l’un de l’autre est impossible. Le travail doit être effectué côte à côte et pas face à face. Pour se transmettre les charges, les opérateurs doivent privilégier la pose et la dépose. Il faut privilégier les outils individuels, interdire les chantiers au public, ne contacter les clients que par téléphone pour voir si la poursuite du chantier est possible… Le document précise aussi le port des EPI, en particulier des gants.
Enfin, troisième phase concerne la vérification. Vérifier le respect des consignes de distanciation, de disponibilité des produits nécessaires, le respect des procédures de nettoyage… Enfin, il faut prendre régulièrement des nouvelles des collaborateurs.
Ces recommandations ont été reprises le 3 avril par la MSA et rendues plus pragmatiques (plus court et plus précis sur les quantités, les dispositions techniques, etc.). Le document est disponible sur le site ssa.msa. Des points comme l’échelonnement des horaires d’embauche ou de débauche, voire des pauses, pour éviter que le personnel se croise, sont encore plus mis en avant. Mais globalement, la démarche est la même.
Ces mesures, que les agents de terrain trouveront souvent peu évidentes à mettre en place, suffiront-elles à remettre le secteur du paysage sur les chantiers ? Les collectivités l’ont évoqué lors d’une réunion d’échange entre service espaces verts le 9 avril, sans le plus souvent avoir remis leurs équipes dans les parcs et jardins (plus d’informations dans une prochaine actualité). Il faudra à coup sûr encore une semaine ou deux, ne serait-ce que pour avoir des masques ou du gel désinfectant, avant que les mesures ne prennent effet sur le terrain.