Une enquête d’Husqvarna Jardins privés : un potentiel de biodiversité en ville qui reste souvent inexploité

Une enquête menée par la firme suédoise Husqvarna montre que le potentiel de biodiversité des jardins urbains privés est mal exploité et que les propriétaires sont encore trop réticents à l’idée de le conduire de manière un peu plus sauvage. ©P.Fayolle
Une enquête menée par la firme suédoise Husqvarna montre que le potentiel de biodiversité des jardins urbains privés est mal exploité et que les propriétaires sont encore trop réticents à l’idée de le conduire de manière un peu plus sauvage. ©P.Fayolle

Au-delà des grands discours, la biodiversité n’est pas encore suffisamment prise en compte dans la conception et l’entretien des jardins privés. Tel est le résultat d’une enquête* que la marque de matériel pour les espaces verts Husqvarna vient de rendre publique.

Le fabricant de matériel d’entretien des espaces verts suédois Husqvarna réalise régulièrement des enquêtes sur les parcs et jardins publics ou privés, pour en connaître les évolutions et tendances (voir l’analyse de la dernière ici : «Hugsi, le vert des villes passé au révélateur»).
La firme vient de révéler les résultats d’un travail mené auprès de 4 000 propriétaires de jardins privés dans huit pays européens. Le but était de voir comment les propriétaires se comportent vis-à-vis de la biodiversité.

Les résultats sont sans appel : « 80 % des propriétaires ne conçoivent pas leurs espaces extérieurs en faisant de la biodiversité une priorité absolue. Ils sont tout aussi nombreux à penser que leurs connaissances sur les actions qu’ils pourraient entreprendre pour stimuler la biodiversité sont limitées. La majorité d’entre eux privilégient plutôt un jardin relaxant et facile à entretenir. »

Pourtant, jusqu’à la moitié des espaces verts des villes sont des jardins privés. Ils ont donc un rôle « tout aussi important à jouer que les jardins publics lorsqu’il s’agit de préserver la biodiversité dans un environnement urbain », affirme Sébastien Fernet, responsable marketing Husqvarna France.

Une pelouse complètement sauvage ? Seuls 10 % y sont prêts !

Parmi les pistes proposées pour favoriser la biodiversité, moins entretenir le jardin et laisser une parcelle plus sauvage est souvent proposée. Mais peu de propriétaires de jardins y semblent prêts « alors que 60 % des propriétaires de jardins évitent les pesticides chimiques, seuls 30 % d’entre eux ont pris la décision de laisser des parcelles d’herbe sauvage pour stimuler la biodiversité ».
Beaucoup plus nombreux (jusqu’à 50 %) sont ceux étant ouverts à un mélange de pelouse sauvage et de pelouse bien taillée. C’est autant que les propriétaires de jardins qui souhaitent une pelouse traditionnelle bien taillée (50 %).
Très peu (10 %) sont ouverts à l’idée de laisser pousser une pelouse complètement sauvage.

Toujours parmi les résultats de cette enquête, on peut retenir que :
- 79 % des propriétaires de jardins européens ne parviennent pas à concevoir des aménagements en faveur de la biodiversité par manque de connaissances ;
- les jardins privés sont une mine d’or inexplorée pour accroître la biodiversité, mais seuls 13 % des propriétaires de jardins savent que leur jardin peut avoir un impact important ;
- les propriétaires de jardins sont très désireux d’en savoir plus sur la biodiversité ;
- seuls 22 % des propriétaires considèrent la biodiversité comme une priorité absolue lors de l’aménagement de leur jardin ;
- les types de jardins les plus attrayants sont un mélange de jardin aménagé et sauvage ou bien un jardin bien taillé (47 % pour les deux). Seuls 9 % préfèrent un jardin complètement sauvage.

Dix conseils pour favoriser la vie sauvage

Husqvarna a profité de la publication de son étude pour mettre en avant dix conseils afin d’accroître la biodiversité dans le jardin des particuliers proposés par Alexandre Antonelli, professeur de biodiversité à l’Université de Göteborg et directeur scientifique des jardins botaniques royaux de Kew :
- couper modérément son gazon et laisser certaines zones de la pelouse pousser à l’état sauvage ; - éviter d’utiliser des pesticides et des engrais chimiques ;
- conserver les matières organiques tombées naturellement dans le jardin, comme les feuilles et les brindilles ;
- ne tondre la pelouse que pendant la journée afin d’éviter de déranger les animaux nocturnes ;
- remplir son jardin de divers types de plantes et veiller à avoir des espèces qui fleurissent en toutes saisons ;
- devenir plus autonome en consommant la nourriture produite par le jardin et penser à faire don de ce qui n’est pas utilisé ;
- autoriser les mauvaises herbes dans le jardin car elles sont souvent sources de nourriture importantes pour les pollinisateurs ainsi que d’habitats pour les insectes.
- conserver les arbres et les arbustes, qui sont des habitats importants pour de nombreux types d’espèces différentes ;
- réduire au minimum la lumière artificielle dans le jardin. Celle-ci peut être dérangeante pour les animaux et les plantes nocturnes ;
- offrir des habitats aux différentes espèces et installer des nichoirs pour oiseaux et des hôtels à insectes dans le jardin.

Pascal Fayolle

*Enquête Husqvarna Forest & Garden menée par Nepa 20220516 – 20220523 auprès de 4 000 propriétaires de jardin âgés de 30 à 65 ans en Suède, au Danemark, en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Pologne, en Belgique et aux Pays-Bas qui y ont participé. L’enquête a été menée à l’aide d’entretiens quantitatifs en ligne.

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