Le prix des carburants était à l'origine du déclenchement du mouvement des Gilets jaunes, en 2018, mais historiquement les « crises pétrolières » ont émaillé l’histoire récente. Logique, tant la société actuelle est caractérisée par sa dépendance à l’énergie. En 2008, en 1979 ou en 1973, les mêmes mots ont souvent été prononcés : fin de l’énergie bon marché, préparer l’après-pétrole, décarboner nos économies… on en passe et des meilleures.
Passer le cap
Mais se passer d’énergie n’est pas simple, elle est la base de l’essentiel des activités de la filière du végétal. En changer n’est guère plus aisé. C’est encore le gaz et le pétrole qui constituent l’essentiel des consommations, voire… le charbon, lorsque le reste vient à manquer. Beaucoup oublient même que l’électricité n’est pas une source d’énergie, elle n’est pas disponible dans la nature, il faut la produire et cela passe souvent par… de l’énergie. En France, aujourd’hui encore, essentiellement du nucléaire.
Des annuelles plus tard sur le marché ?
Ce qui rend tout encore plus compliqué, c’est que les périodes de fièvre sur les prix sont généralement suivies de baisses drastiques, et donc de l’énergie abondante, bon marché, qui inonde les économies, rendant encore plus difficile le passage du pic de prix suivant.
Reste à la filière à s’attaquer au problèmedu moment : passer le cap de ce nouveau choc énergétique. Pour les horticulteurs, incontestablement les plus touchés, il s’agit de trouver les moyens de cultiver à un coût acceptable. L’une des conséquences que l’on devrait constater, au printemps prochain, sera sûrement la mise sur le marché plus tardive des annuelles. Un sacré retournement de situation, quand on voit combien leur arrivée dans les points de vente a été avancée ces dernières décennies !
Ce dossier propose de faire le point de la situation sur le terrain (pages 30 et 31 du Lien horticole n° 1122, daté de janvier-février 2023) et d’explorer des pistes pour pouvoir produire malgré le contexte (pages 32 à 34 du même numéro). En ayant en tête – l'enquête du Lien horticole montre que cela n’a échappé à personne – que le plus difficile pour le secteur ne sera peut-être pas de payer les factures à la fin du mois, mais de vendre les produits à des consommateurs qui, eux aussi, doivent faire face à une inflation que l’on n’avait pas connue depuis longtemps !Sommaire
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