Un succès qui en appelle d'autres ?

La volonté affichée par la maîtrise d'ouvrage de planter le plus possible de végétaux issus de pépinières de l'Hexagone a permis, sur l'un des chantiers majeurs réalisés ces derniers temps dans le pays, Village Nature, de leur octroyer près de la moitié des lots de fournitures de plantes (page 14). Certainement du jamais vu dans l'histoire récente des réalisations structurantes d'envergure : les grandes pépinières européennes s'y taillent, la plupart du temps, la part du lion.

L'une des clés de la réussite de cette opération : le regroupement de l'offre opéré par une quinzaine de pépinières françaises. Seule, aucune unité de production en France ne dispose d'une largeur et d'une profondeur de gamme suffisantes pour fournir la moitié de la palette végétale d'un chantier de plusieurs millions d'euros. Cette réalité, souvent constatée depuis des années, menait à chaque fois à souligner la nécessité de mettre en place des structures pour contrecarrer l'émiettement de la production.

Dommage d'avoir attendu que nécessité fasse loi et que la pépinière hexagonale soit en si mauvaise posture pour agir, diront les esprits les plus chagrins. Peut-être, mais on peut aussi émettre des hypothèses plus positives pour expliquer cette évolution. Par exemple, l'arrivée à la tête des entreprises de générations de dirigeants plus ouverts à la co-entreprise. Ou encore un changement d'état d'esprit des donneurs d'ordre, conscients des attentes des citoyens sur le « consommer local ». Quoi qu'il en soit, l'idée qu'ensemble, on est plus forts fait son chemin, et Village Nature n'est peut-être qu'une première balise sur un nouveau chemin pour le végétal français...

PAR PASCAL FAYOLLE