Du jardinage pour les sans-emploi
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Au-delà du débat sur l'assistanat qui occupe l'espace politique et médiatique depuis quelques jours, la réforme du RSA, revenu de solidarité active, met sur le devant de la scène notre filière. Et autant le dire, pas sous son aspect le plus positif...
Sans préjuger des difficultés à mettre en oeuvre les fameuses 5 ou 10 heures auxquelles pourraient être soumis les bénéficiaires de ce revenu minimal, on peut tout de même noter que les entreprises d'insertion verraient arriver d'un assez mauvais oeil cette main-d'oeuvre. À coup sûr très bon marché, elle sera forcément destinée aux tâches que ces entreprises s'approprient au quotidien pour tenter de réinsérer les publics en difficulté et le risque de « concurrence » est fort.
Mais ce n'est pas cet aspect du dossier qui a le plus retenu notre attention. Sous ce seul angle, il ne concernerait d'ailleurs guère nos professions de manière spécifique. Le plus choquant, ce sont les métiers qui ont été privilégiés dans la réflexion : les plus souvent cités ont été le ramassage des ordures ménagères et l'entretien des espaces verts. Citoyens, vous êtes en difficulté, l'État consent à vous accorder quelques centaines d'euros par mois, mais tout droit devant être lié à un devoir, vous devrez vous acquitter d'un travail. Un travail accessible à tous, facile à comprendre et à réaliser, dont personne ne veut de préférence.
Certes, notre agacement trouverait une parade facile chez les auteurs de ces paroles : « Nous ne voulons pas dire que l'entretien des espaces verts est chose aisée mais qu'il existe au sein de cette profession des tâches peu valorisantes qui peuvent être confiées à un public en difficulté. » Une nouvelle fois, la profession est citée de manière discriminatoire. Comme quoi, les idées reçues ont la vie dure et il importe plus que jamais de valoriser les savoir-faire de la filière.
PAR PASCAL FAYOLLE
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