Retrouver les grâces du consommateur

L'analyse annuelle des chiffres de la filière (page 10) est sans appel : les citoyens plébiscitent le végétal, souhaitent sa présence dans leur cadre de vie, mais ont tendance à le bouder en tant que consommateurs. Le tassement des achats n'est pas le seul mal dont souffre la filière. Les producteurs rencontrent toujours autant de difficultés face à des productions étrangères à bas coût ou hyper organisées, le paysage butte sur des obstacles inconnus jusqu'ici, en particulier les contractions budgétaires des collectivités. Quant aux jardineries, elles n'ont pas encore toutes les clés pour répondre au jardinier mutant du XXIe siècle.

Mais rien de tout cela ne peut vraiment occulter le constat initial : alors qu'en 2008, la filière avait l'impression de passer au travers de la crise naissante grâce à un statut « d'activité dans l'air du temps », force est de constater qu'aujourd'hui, le principe du jardin « chouchou » des Français est en train d'en prendre un sérieux coup. Et si le produit végétal bénéficie d'une image plutôt positive, il va falloir dénicher de nouvelles idées pour retrouver les grâces du consommateur.

Tous les ingrédients existent pour que cela puisse fonctionner. L'innovation est là, les salons, qu'ils soient français ou étrangers, l'ont encore montré en 2015. Et la gamme végétale est tellement vaste et sa diversité si méconnue qu'il est facile de la réinventer face à un grand public n'attendant que cela. Le savoir-faire est aussi présent chez tous les professionnels de la filière. Reste à s'organiser plus efficacement et à mieux travailler ensemble, à faire jouer la concertation pour dégager de nouvelles pistes de développement. Les années difficiles sont souvent fertiles de ce point de vue...

PAR PASCAL FAYOLLE