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Composer des jardinsavec la réalité virtuelle

Pensé au départ plutôt pour les jeux vidéo, le multimédia immersif perce dans une multitude de secteurs. Certaines entreprises du paysage ont déjà franchi le pas.

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Et si, pour vendre un jardin, un paysagiste invitait son client à visiter son futur espace comme s’il y était dé­jà ? C’est désormais possible grâce à la réalité virtuelle ! Un casque sur la tête et on se promène dans une simulation du projet.

C’est ce service que propose depuis plusieurs années le paysagiste Benoît Brissinger, installé à Bisel (68), à certains de ses clients. « C’est un outil qui permet de vraiment se projeter dans son jardin et c’est plus facile pour faire comprendre les choses, estime-t-il. Toutefois c’est une niche­, qui va représenter un coût pour le client. » Il ne le propose d’ailleurs que pour des gros projets de particuliers, entre 150 000 et 500 000 euros.

Des images très précises

Si le prix de cette prestation est élevé, c’est en partie à cause du coût des logiciels, mais aussi de l’utilisation (location ou achat) d’un drone, dont les images sont indispensables afin de proposer une bonne simulation en réalité virtuelle.

Les images prises par le drone vont donner un rendu très précis. Il est par exemple envisageable de placer nettement les limites d’une propriété, en les couplant à des cartes GPS et avec l’installation de bornes. Des relevés­ altimétriques et la création d’un plan topographique aideront à calculer les volumes de terre ou de graves à déplacer. Ainsi, il sera possible de calculer le temps nécessaire pour effectuer ces actions, et donc de planifier avec exactitude les travaux de gros œuvre. Le drone permet aussi d’analyser des éléments en hauteur ou de connaître l’état sanitaire des arbres, sans avoir à grimper dedans.

Grâce au drone, des simulations en réalité virtuelle très en détail du jardin peuvent être effectuées à différents moments de la journée ou de la nuit, comme de l’année, pour tenir compte de son évolution selon les saisons. Le paysagiste peut aussi montrer au client comment va devenir son jardin avec les années, notamment la hauteur et le volume occupés par les végétaux.

« Quand le projet est bien ficelé, avec la réalité virtuelle, vous le vendez à chaque fois ! témoigne Benoît Brissinger. Mais vous n’avez pas intérêt à vous planter, il faut que le rendu corresponde vraiment à ce que le client a vu dans le casque ! »

L’utilisation des logiciels dédiés à la mise au point de simulations nécessite des compétences. De même pour le pilotage du drone. « Être té­lépilote est un vrai métier. J’ai choisi de sous-traiter cette partie », précise le paysagiste. Il se révèle en effet indispensable de détenir un diplôme et de demander au préalable de chaque vol une autorisation à la préfecture (lire l’encadré).

Toutes ces contraintes, ajoutées au coût, font que le recours à la réali­té virtuelle ne va pas se démocratiser de sitôt, selon Benoît Brissinger. Pour le moment, cet outil reste un « plus » qui permet à l’architecte paysagiste de rassurer son client et de conclure une vente.

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