Des effets domino ?
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La TVA à taux réduit va donc passer à 7 % en 2012. La nouvelle n'a pas encore suscité de véritable émoi au sein de la filière. Logique, puisque la liste des produits concernés par l'augmentation n'est pas encore déterminée. Les produits agricoles seront-ils maintenus à 5,5 % ou bien le distinguo sera-t-il fait entre les produits strictement alimentaires, qui resteront à 5,5 %, et les autres, qui passeront à 7 % ? Et dans ce cas, quid des plants potagers ? Seront-ils considérés comme des produits alimentaires ou comme des plantes horticoles ? Le ministère à de belles heures de réflexion devant lui.
Au chapitre des quasi-certitudes, par contre, le taux de TVA réduit pour les travaux d'entretien paysager assurés par les entreprises de services devrait être concerné par l'augmentation. Un moindre mal pour ceux qui craignent toujours que cet avantage fiscal soit remis en cause. Pour Emmanuel Mony, président de l'Unep, cette modification n'entraînera qu'une augmentation de quelques dizaines de centimes par heure travaillée, ce qui ne devrait pas décourager les clients.
La décontraction de notre filière tranche avec certaines autres. Les restaurateurs sont montés au créneau malgré leur victoire récente dans la bataille qui les opposait au gouvernement sur ce taux réduit de TVA. Le BTP, qui subit d'un coup une hausse de la TVA, la suppression du dispositif Scellier et le recentrage du prêt à taux 0, a également haussé le ton. Malmené sur son marché de base – la construction, qui n'est pas au mieux de sa forme –, le secteur va-t-il venir empiéter plus encore sur les plates-bandes du paysage pour asseoir sa trésorerie ? L'augmentation de TVA, si limitée soit-elle, ne va-t-elle pas entraîner une montée en puissance du travail au noir ? Difficile aujourd'hui de répondre à ces questions, mais on sait que toute décision génère des effets domino pas toujours faciles à appréhender...
PAR PASCAL FAYOLLE
Pour accéder à l'ensembles nos offres :