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Renouer le dialogue : difficile, mais urgent

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Alors que les relations entre producteurs et distributeurs ont rarement été aussi tendues, le ressentiment des premiers reste souvent tu, sauf à requérir l'anonymat. Aussi, quand un horticulteur témoigne ouvertement des difficultés de ses relations commerciales et des évolutions qu'il estime toujours plus difficiles de prendre en compte (p. 14), sa parole n'en a que davantage de valeur. Même s'il y a fort à parier que, si le marché ne s'améliore pas, la parole se libère de plus en plus, comme l'a montré la soirée exposants du Salon du végétal (voir le Lien horticole n° 964 du 16 mars 2016, p. 12).

Confrontées au ralentissement du marché du jardin, à l'hyper concurrence générée par l'ouverture effrénée de magasins dans les années 1990 et 2000, les jardineries ne seront guère plus enclines à prendre des risques demain qu'aujourd'hui, ni à faire gonfler leurs stocks. Le végétal étant par nature un produit à risque, il n'y a pas de miracle à attendre du côté des enseignes. Dans ce contexte, le nombre de producteurs décidés à mieux structurer leurs démarches de vente directe devrait continuer à progresser. D'autant que l'image de producteur local est bonne et porteuse auprès du consommateur.

Reste qu'en attendant, c'est bien chez les enseignes de la distribution que se commercialise l'essentiel des végétaux. Et que si l'on ne veut pas, au cours des prochains printemps, voir se répéter ce qui s'est passé l'an dernier, à savoir une forte augmentation des importations dans l'offre des enseignes, il faudra passer outre le ressentiment et retrouver le fil du dialogue avec le commerce. Le travail est urgent, plus le fil sera distendu, plus le contact sera difficile à renouer.

PAR PASCAL FAYOLLE

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