Le courage des décisions délicates

Gageons que même dans le feu de la pleine saison de printemps, alors qu'un grand nombre d'entreprises sont au sommet de leur activité annuelle, la nouvelle va faire grand bruit : le Salon du végétal entame une nouvelle aventure (p. 4). Il quitte son cocon naturel, Angers (49), pour s'en aller grandir à Nantes (44). Et change de dates, choisissant la troisième semaine de juin.

De ces deux informations, la seconde est assurément la plus importante. La troisième semaine de février, où se déroulait historiquement le salon, n'était plus tenable. Trop tard en saison, calée en période de congés scolaires, cette date faisait une belle unanimité contre elle. Le nouveau positionnement trouvera-t-il l'assentiment de tous les métiers ? On peut penser que oui, même si, pour certains, le calendrier risque d'être un peu chamboulé (FlowerTrials® aux Pays-Bas, congrès FNPHP, secteur du paysage encore sur le pont...).

Pour le départ sur Nantes, difficile de peser ce qui l'emportera, entre les défenseurs du berceau de la production française et les pragmatiques attentifs aux aspects pratiques (accessibilité, capacités d'hébergement...). Une chose est certaine : des retours des quelques « privilégiés » qui connaissaient la nouvelle avant les autres, le premier ressenti est excellent. Pour eux, il était devenu indispensable de tout modifier en profondeur. Souvent proches des décisionnaires, ils ne sont certes pas les plus désintéressés dans l'affaire. Mais, tout de même, qui peut prétendre sérieusement que le salon pouvait continuer son chemin sans rien changer, même en donnant à chaque édition une nouvelle énergie ? Il faut souligner le courage de ceux qui ont pris des décisions toujours délicates à assumer.

PAR PASCAL FAYOLLE